L'Association du ksar d'Ouargla, en collaboration avec le Haut-Commissariat à l'amazighité, a organisé, samedi dernier à la maison de la culture Moufdi-Zakaria, le 1er festival national du conte amazigh, ou "tinfusin" en langue locale teggargrent. Au programme de ce festival placé sous le slogan "Mon patrimoine, mon avenir", figurent des activités culturelles telles que des expositions, des spectacles folkloriques et des communications thématiques. Les intervenants, des chercheurs, enseignants universitaires et conteurs, ont expliqué que les contes populaires d'Ouargla constituent une partie du patrimoine culturel de l'Algérie, dont le plus grand nombre a été collecté par Jean Delheure. Ils ont été pris sous la dictée des informateurs, le plus souvent des jeunes gens, mais aussi quelques adultes. Il n'y a pas de temps ni un moment précis pour raconter ces histoires, il y avait certes des groupements de personnes dans les djemaa, lieux de réunions, de clans, de quartiers, les groupements d'enfants dans les palmeraies au cours de la cueillette des dattes. Selon le président de l'Association du ksar, Hocine Boughaba, les contes populaires ouarglis font partie de la littérature orale amazighe de la région, mais aussi une partie du patrimoine culturel immatériel de l'Algérie que nous devons préserver. Lors d'une allocution prononcée à l'ouverture du festival, le secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité, Si El-Hachemi Assad, a estimé que l'organisation de cette manifestation culturelle constitue un facteur qui va contribuer à la promotion de la culture amazighe et à la sauvegarde du patrimoine littéraire oral. M. Assad a rappelé que la priorité pour l'année 2018 est d'aller vers un processus de réhabilitation de tamazight, en ayant comme objectif l'activation du processus de promotion et de généralisation de tamazight à l'école. De plus, entamer le travail pour l'instauration de l'académie de la langue amazighe. Selon l'orateur, l'année 2018 nous ouvre la voie pour accélérer l'intégration de cette langue dans les circuits institutionnels et lui donner cette dimension académique pour aller vers l'installation de l'académie de la langue amazighe. Par ailleurs, le SG du HCA a appelé tous les Algériens à participer au développement de tamazight et à œuvrer avec conscience et conviction pour l'élaboration d'un projet national linguistique, culturel, éducatif et démocratique par le biais des systèmes éducatif, culturel et médiatique afin d'instaurer une nation algérienne solide, unie et fière de son patrimoine culturel et linguistique. À la fin de son discours, M. Assad s'est engagé à œuvrer étroitement avec les responsables de l'ENS de l'université Kasdi-Merbah d'Ouargla pour l'ouverture des classes pour la formation d'enseignants en tamazight. Ammar Dafeur