"C'est l'Etat qui donne les moyens pour la promotion de tamazight. Mais tout se fait graduellement et dans la concertation", a estimé le secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité. "La décision du président de la République est une décision historique qui permettra aux Algériens de s'engager sur la voie de la réconciliation et de la consolidation de l'unité nationale. Cette décision est un facteur de la cohésion sociale. De plus, c'est un référent de fierté parce qu'elle nous renvoie à notre patrimoine historique que nous devons assumer", a déclaré le président du Haut-Commissariat à l'amazighité, Si El-Hachemi Assad, lors d'un entretien accordé à Liberté, en marge des festivités de clôture du nouvel an berbère organisées par l'Association nationale de la jeunesse algérienne cultivée, en collaboration avec l'APC de Blibet-Omar à Touggourt. Pour le président du HCA, l'exception de l'année 2018 c'est qu'on parle d'une célébration officielle accentuée par la mobilisation de toutes les autorités avec la société civile et le résultat est là, c'est le citoyen qui s'est réapproprié de son patrimoine Yennayer qui est un référent culturel commun à tous les Algériens. "Cette année, la directive est donnée pour célébrer Yennayer un peu partout. Ce message fort est un élément de cohésion sociale qui va consolider l'unité nationale. Nous allons vers un processus de réhabilitation de tamazight avec des mesures qui sont prises par le président de la République en donnant des directives lors du dernier conseil ministériel du 27 décembre ayant comme objectifs d'accélérer le processus de tamazight et sa généralisation à l'école et d'entamer le travail pour l'instauration de l'académie de la langue amazighe. Donc l'année 2018 nous ouvre les voies pour accélérer l'intégration de cette langue dans les circuits institutionnels et de lui donner cette dimension académique pour aller vers l'installation de l'académie de la langue berbère qui sera en complémentarité avec le HCA", dira-t-il. Et de poursuivre : "Ladite structure prendra en charge l'aménagement et la normalisation de la langue dans toutes ses variantes. Cette problématique sera assumée par un panel d'universitaires compétents, connus, et qui travaillent dans d'autres centres de recherche au-delà de nos frontières. La composante peut donner une orientation objective à la fonction de cette institution académique." De son côté, le HCA va s'occuper, affirmera l'orateur, du renforcement de passerelles avec les départements ministériels, car tamazight est l'affaire de toutes les institutions de l'Etat. "Tamazight est l'affaire de toutes les institutions. Aussi, il y a trois jours, un accord a été établi avec le secteur du tourisme pour la formation de guides touristiques. L'année 2018 vient consolider tamazight dans l'échiquier institutionnel", a affirmé M. Assad. À notre question si la volonté politique est palpable, M. Assad répondra qu'elle est réelle et visible. C'est l'Etat qui donne les moyens pour la promotion de tamazight. Mais tout se fait graduellement et dans la concertation. Et d'ajouter que cette volonté est réelle en 2018 par l'installation, dernièrement, du directeur du centre national de recherche en culture et langue amazighes qui va prendre en charge la problématique de la recherche dans plusieurs disciplines. Concernant la feuille de route du HCA dans l'introduction et la généralisation de tamazight à travers tout le territoire national, M. Assad a déclaré : "Jusque-là, nous sommes sur la bonne voie. Nous avons mis l'assise solide pour l'entame des vrais chantiers. Tamazight a besoin de production, de sérénité, pour la faire aboutir et l'introduire à travers tout le territoire national sans brûler les étapes. La priorité est d'abord de consolider le palier primaire en assurant la couverture de l'essentiel des établissements scolaires dans les 38 wilayas, en concertation avec le ministère de l'Education nationale." Ammar Dafeur