Les résultats enregistrés jusque-là ne prêtent guère à l'optimisme. Cette année, la wilaya de M'sila présentera plus de 46 000 candidats pour le bac et le BEF. Ainsi, pour le moyen, il y aura 26 660 collégiens pour passer le BEF et pour le bac, en comptant les candidats libres, plus de 19 172. La période des derniers examens est vécue avec fébrilité par la famille pédagogique et les parents d'élèves. La cause première de ces appréhensions sont les mauvais résultats obtenus, dans tous les paliers, et qui placent la région dans les profondeurs du palmarès national. Mais pour comprendre les raisons de cette place peu reluisante, il faut essayer d'énumérer les motifs de cet échec qui a l'air de perdurer. D'abord, il y a la surcharge des classes, surtout dans l'enseignement moyen et secondaire. À Sidi Aïssa, par exemple, les classes fonctionnent avec plus de cinquante élèves, ce qui rend tout travail personnalisé, profitable aux enfants, impossible. Les enseignants sont là, beaucoup plus pour maintenir la discipline dans leurs classes qu'à dispenser un enseignement de qualité. Et, comme un malheur ne vient jamais seul, les restrictions budgétaires ont entraîné la suppression de postes dans toutes les matières, ce qui pousse les chefs d'établissement à compenser les défections en surchargeant les emplois du temps, par des heures supplémentaires qui dépassent parfois les normes requises. Ces restrictions ont touché aussi des postes sensibles, comme ceux des adjoints de l'éducation qui peuvent intervenir pour résoudre certains conflits et aider les élèves en les soutenant. Il existe aussi des matières qui ont influé négativement sur les performances des élèves, à savoir le français, l'anglais et les mathématiques. Pour cette dernière matière, elle donne des sueurs froides à tout le monde, surtout lorsqu'il s'agit d'orienter les apprenants vers les filières techniques ou les sciences exactes. Pour constituer une classe, c'est la croix et la bannière. En ce qui concerne les langues étrangères, c'est le manque d'encadrement qualifié qui est mis en cause. Les enseignants qui ne cessent d'attirer l'attention sur ces problèmes pensent que le renforcement des infrastructures et l'ouverture de postes budgétaires suffisants pourraient, à terme, changer la donne et améliorer le niveau de performances de la wilaya, car la volonté chez tous existe bel et bien. Slimane Aït Sidhoum