Le chantier du futur stade de 50 000 places de Tizi Ouzou a eu droit, jeudi encore, à une énième visite ministérielle, et ce, à l'occasion d'une inspection effectuée par le nouveau ministre de la Jeunesses et des Sports, Mohamed Hattab, qui a mis en demeure les entreprises chargées de la réalisation de cet important projet structurant avant la fin de l'année en cours. Même si selon certains responsables des travaux, le taux d'avancement du projet n'est qu'à 70%, le ministre a affiché un optimisme quelque peu démesuré, puisqu'il l'a estimé à près de 80%, quand bien même il n'aurait pas caché son grand mécontentement sur l'énorme retard des travaux constaté de visu sur le chantier. Scénario déjà bien connu, le ministre de la Jeunesse et des Sports a exigé des deux entreprises algéro-turques chargées du projet d'accélérer la cadence des travaux et de renforcer leurs effectifs, et a tenu même à fixer une nouvelle échéance de réception du stade pour la fin de l'année en cours, décision qu'il a qualifiée de dernier délai de rigueur pour la livraison du projet tant attendu. En fait, il y avait comme un air bien connu dans la grande enceinte sportive de Boukhalfa qui est réellement imposante par son immensité et surtout sa belle architecture, mais il faut quand même rappeler que de nombreux délais de livraison ont été avancés, puis reportés durant ces trois dernières années sans pour autant voir le bout du tunnel. Certes, on a avancé au ministre que la pose de la pelouse débutera dans deux mois et que la toiture est en phase de finalisation, puisque la charpente métallique est déjà en place et qu'elle n'attend que la couverture qui s'étalera sur toutes les tribunes inférieures et supérieures, rien n'est moins sûr quand on saura que la phase de finition du projet est soumise à la réception de nombreux accessoires et appareillages d'importation qui buteront certainement sur de grosses difficultés de financement, de transport maritime et surtout de dédouanement, soit un véritable parcours du combattant pour les entreprises chargées du projet. Toujours est-il qu'à l'instar de ses deux prédécesseurs Mohamed Tahmi et El-Hadi Ould Ali, le ministre a exigé un planning de suivi rigoureux des travaux qui restent à réaliser et a affirmé qu'"aucun prolongement de délai ne sera toléré, car les grands retards constatés sur le chantier, ces dernières années, ont eu de graves répercussions financières, ce qui a nécessité des réévaluations fréquentes du projet". Le ministre a déclaré aussi que "les stades de Tizi Ouzou, d'Oran et de Douéra sont des projets structurants ultramodernes qui doivent être achevés à tout prix et réceptionnés d'ici la fin de l'année en cours", tout en regrettant que "celui de Baraki accuse malheureusement un grand retard et ne pourra être livré éventuellement qu'en 2019 à cause d'une insuffisance criante des moyens humains et matériels constatés sur le chantier". Enfin, M. Hattab a annoncé, à partir de Tizi Ouzou, deux grandes innovations en matière de gestion des stades et de lutte contre la violence dans les stades, en l'occurrence l'installation de systèmes de vidéosurveillance dans les grands stades, avec le lancement d'une opération pilote au stade olympique du 5-Juillet dès le début de la prochaine saison sportive, et enfin la possibilité d'achat des billets de stade par voie électronique. Mohamed Haouchine