En date du 28/03/2005, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière informe, par fax, les Dsps de la décision de retirer l'agrément d'activité à la société Bio-Analytique, représentant du laboratoire Pasteur-Cerba en Algérie, leur demandant de faire parvenir cette information à l'ensemble des laboratoires des structures publiques (CHU, EHS, SS) et privées (cliniques et laboratoires). Cette décision, au-delà de son caractère arbitraire, laisse planer des interrogations qui sont, pour le moins, mystérieuses. Sinon, comment interpréter un tel geste envers cette société dirigée par un médecin algérien, le Dr Abdelhamid Benslimane, qui œuvre directement au développement du secteur de la santé, en conformité avec les orientations du gouvernement en matière de partenariat avec l'étranger ? Le DG, avec qui nous avons eu un entretien sur les ambitions de la société, explique que Bio-Analytique a pour unique activité la collecte de prélèvements sanguins effectués par les laboratoires publics et privés qu'elle achemine, en respectant la chaîne de froid indispensable à leur conservation, vers le laboratoire Pasteur-Cerba (Paris) aux fins d'analyses biologiques spécifiques qui ne se pratiquent pas en Algérie. Les résultats de ces analyses sont directement reçus par les laboratoires qui sont conventionnés avec cet organisme. En revanche, la société Bio-Analytique, quant à elle, est liée par un contrat au laboratoire Pasteur-Cerba pour le regroupement et l'acheminement de ces échantillons. Les nombreux laboratoires conventionnés, publics et privés, sont entièrement satisfaits tant sur le plan des délais d'exécution (3 jours entre l'envoi des prélèvements et la récupération des résultats) que sur celui de la tarification appliquée aux citoyens en dinars algériens. Le Dr Benslimane ne comprend pas, de ce fait, l'attitude du ministère de tutelle où il semblerait qu'une confusion règne autour de l'agrément. Il est explicitement dit que Bio-Analytique ne fait pas de prélèvements d'échantillons sanguins ; elle ne procède qu'à leur collecte et leur acheminement vers Pasteur-Cerba (Paris). “Les budgets d'investissement et de fonctionnement mis en place pour le démarrage de cette société sont considérables, et quand on sait que cela a permis la création d'une vingtaine d'emplois, l'on est en droit de se poser la question de savoir pourquoi cette suspension. De nombreux pays européens et du Moyen-Orient pratiquent cette activité avec le laboratoire Pasteur-Cerba (Grande-Bretagne, Espagne, Suisse, Italie, Koweït, Arabie Saoudite). Nos voisins (le Maroc et la Tunisie) ont commencé dans ce domaine depuis déjà une dizaine d'années”, souligne-t-il. Voilà, encore une fois, un exemple frappant de découragement à l'adresse des bonnes volontés. A. F.