Malgré les critiques des partenaires commerciaux de l'Algérie, l'Exécutif maintient les restrictions aux importations. Le gouvernement ne compte pas renoncer aux interdictions de produits à l'importation. En effet, l'Exécutif vient de promulguer un décret exécutif modifiant et complétant celui du 7 janvier portant suspension de 851 produits à l'importation. La nouvelle liste comprend 877 produits désormais suspendus à l'importation. En fait, le texte paru au dernier Journal officiel reconduit quasiment les mêmes produits qui étaient suspendus à partir de janvier dernier. Quelques modifications seulement ont été apportées à la liste précédente. Le produit "exotique" ver de terre figurant dans le décret exécutif du 7 janvier qui a fait rire maints observateurs du commerce extérieur figurant dans le décret du 7 janvier disparaît de la nouvelle liste. Les différents arômes nécessaires à la fabrication de jus, de sodas, de biscuits et de fromages ne font plus partie de la nouvelle liste, parce qu'ils ne sont pas produits en Algérie pour la plupart. En revanche, dans cette longue énumération de produits suspendus à l'importation apparaissent les fromages Gouda et Parmesan, une précision dans les positions tarifaires qui concernent les fromages. Ces produits sont désormais interdits à l'importation. La suspension à l'importation concerne également les biscuits, le pain traditionnel, les gâteaux traditionnels, le pain d'épice, les portes et fenêtres en aluminium. Pour le reste, ce sont les mêmes produits qui étaient suspendus à l'importation à partir de janvier, soit environ plus de 800 produits. Entre autres, les viandes bovines congelées et fraîches, les viandes bovines congelées, les viandes de poulet, de canard, de dinde, d'oie, les fromages, le chocolat, le miel, les amandes, les arachides, les pistaches, les noix, kiwis, les légumes et fruits, à l'exception de la banane, les jus, les eaux minérales, les pâtes, la mayonnaise, les sauces, la sauce tomate, le ketchup, les ciments, les articles ménagers produits à base de plastique, les meubles, lustres, produits électroménagers tels que les téléviseurs, climatiseurs, réfrigérateurs, congélateurs, machines à laver, téléphones portables... Pour la plupart, ces produits sont fabriqués ou produits localement. Le reste est considéré par le gouvernement comme des biens de seconde nécessité. Paradoxalement, les cosmétiques, qui ont fait l'objet récemment d'une note de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), adressée aux banques commerciales les sommant de ne pas en domicilier les opérations d'importation, ne figurent pas dans la liste. Le gouvernement poursuit sa politique de restriction aux importations Une orientation très critiquée par plusieurs experts. "L'Exécutif privilégie des mesures administratives au lieu d'opter pour la réduction des importations via l'imposition de la barrière des normes à l'entrée des produits sur le territoire algérien, une voie consacrée par les règles du commerce international", soutient Mohamed Kessel, spécialiste du commerce extérieur. Ce qui lui fait dire : "C'est comme si on administrait des calmants à un cancéreux. On apaise la douleur, mais on ne guérit pas le malade." K. Remouche