Pour mieux montrer l'ampleur des dépenses énergétiques dans les budgets des collectivités territoriales, le ministre de l'Intérieur a joué sur les chiffres. Il a estimé, dans son intervention hier à Alger, lors d'une rencontre sur l'énergie, que les coûts consacrés aux dépenses énergétiques des écoles, mosquées et éclairages publics dans les communes représentent, à eux seuls, 5% des budgets consacrés à ces entités. "La situation financière actuelle des collectivités locales connaît certaines difficultés et nécessite, plus que jamais, la recherche de solutions susceptibles de réduire les dépenses, notamment celles liées à la consommation d'énergie. Il s'agit des factures de l'éclairage public, de la gestion des écoles, des mosquées et des installations administratives qui constituent un lourd fardeau pour le budget des collectivités locales. Ces dépenses représentent 5% de l'ensemble du budget de fonctionnement des communes", a, notamment, indiqué le ministre de l'Intérieur, qui plaide, depuis des années, pour une solution qui permette aux communes de trouver d'autres financements en dehors du budget de l'Etat. Pour trouver une solution à ce qui semble être un problème pour les autorités, le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, convié lui aussi à la rencontre, a donné des pistes. Il a notamment préconisé l'utilisation des énergies renouvelables, à l'image des panneaux photovoltaïques, ou encore des gaz propres, comme le GPL pour le fonctionnement des parcs automobiles, pour réduire la facture énergétique. "Nous devons améliorer la gestion de l'efficacité énergétique en économisant l'énergie, à travers l'utilisation de lampes économiques du type LED, soit assurer une consommation suffisante et efficace à moindres coûts, ce qui permettra aux collectivités locales de financer à l'avenir les projets locaux, tels que l'installation d'un éclairage public fonctionnant aux énergies renouvelables, l'aménagement des routes et des quartiers, ainsi que la prise en charge des écoles", a énuméré le ministre de l'Energie. Le ministre de l'Energie semble être en phase avec son homologue de l'Intérieur lorsqu'il s'agit de rechercher les meilleurs moyens d'économiser l'énergie. Nahla Kheddache, chef de projet énergies renouvelables au ministère de l'Intérieur, a déroulé la "feuille de route" de son département. Cela consiste en gros à remplacer les lampes ordinaires par des lampes LED dans l'éclairage public qui représente plus de 70% de la consommation énergétique. Cela permettra, selon les prévisions du ministère de l'Intérieur, de ramener l'éclairage public de 8,4 milliards de dinars actuellement, à 5,6 milliards de dinars, soit une économie de plus de 3 milliards de dinars. Ali Boukhlef