Des travailleurs de l'ancienne Société nationale des tabacs et allumettes (SNTA) ont observé, hier, un sit-in de protestation devant le siège de leur entreprise à Belcourt (Alger). Les travailleurs de l'entreprise, désormais dénommée Madar, craignent notamment pour leur avenir suite au rachat de la filiale production de l'ex-SNTA par un groupe émirati. Avant de tenir ce sit-in, les syndicalistes de l'entreprise ont adressé un courrier à la nouvelle direction de l'entreprise. Selon le document rendu public par le site AlgeriePart, les représentants des 4 000 travailleurs de la société demandent des garanties quant à leur avenir et veulent notamment la permanisation des salariés contractuels. Une source à l'intérieur de l'entreprise a également précisé que les salariés de la société n'ont pas apprécié le fait d'être "transférés" du jour au lendemain dans une autre entité sans connaître les contours de l'accord passé entre Union Tobacco Company, UTC, une filiale de l'ancienne SNTA (composée de la filière commerciale de l'entreprise publique et une société d'investissement émiratie) et Madar, la filiale production de l'ancienne SNTA. Face à cette crainte des 4 000 salariés de Madar, la direction de l'entreprise a tenté de communiquer. Elle a adressé un court courrier dans lequel elle tente de rassurer les travailleurs quant aux "intentions" des pouvoirs publics qui ont cédé ce fleuron de l'industrie nationale. Cette "cession" ayant suscité une levée de boucliers, Ahmed Ouyahia s'est senti obligé de donner des explications à l'opinion publique. Dans un récent communiqué, les services du Premier ministère ont précisé qu'il s'agit d'une "location". "Il s'agit de la location (et non pas la cession comme avancé par certaines sources) des installations et des licences de l'ex-SNTA à UTC contre paiement de 3,5 milliards de dinars par an, avec la modernisation des installations et méthodes de la société publique", avait indiqué le document publié le 10 avril dernier sur le portail du Premier ministère. Ali B.