Chafaâ Bouaiche n'est plus chef du groupe parlementaire du FFS. Un communiqué du parti annonce que le député de Béjaïa a été remplacé par Saddek Slimani, député d'Annaba. "L'instance présidentielle du Front de forces socialistes, en concertation avec le Premier secrétaire national, dans l'esprit de l'alternance au poste de responsabilité, nomme le camarade Slimani Saddek en qualité de chef du groupe parlementaire à l'Assemblé populaire nationale, en remplacement du camarade Chafaâ Bouaiche", a indiqué un communiqué signé, hier, par le premier secrétaire national du FFS, Mohamed Hadj-Djilani. Les responsables du FFS, notamment Ali Laskri, devenu l'homme fort du parti depuis qu'il a imposé la tenue d'un congrès extraordinaire en avril dernier, ont joué sur la légalité. Pour démettre Chafaâ Bouaiche, qui occupe les fonctions de président du groupe parlementaire depuis près de 4 ans, ils ont attendu la période du renouvellement officiel des instances du Parlement. Mais en réalité, le sort du député de Béjaïa est scellé depuis de longs mois. L'homme est connu pour être proche des Baloul qui ont constitué, un temps, ce que beaucoup de militants et de journalistes appellent le "cabinet noir". Ce groupe, qui avait la haute main sur la gestion des affaires du parti, a tout fait pour éviter la tenue d'un congrès extraordinaire, devenu inévitable après la démission, en février dernier, d'Ali Laskri. Un acte qui a réduit le nombre de l'instance présidentielle à seulement deux personnes sur les 5 prévues dans les statuts élaborés lors du congrès de 2013. Depuis la tenue du congrès, le 19 avril dernier, et la désignation, par la voie des urnes, des membres de l'instance présidentielle, Chafaâ Bouaiche a marqué, parfois publiquement, son désaccord avec les dirigeants de son parti. C'était notamment le cas lorsque le premier secrétaire national, Mohamed Hadj-Djilani, avait annoncé l'organisation d'une rencontre pour commémorer l'anniversaire de l'assassinat d'Ali Mecili. "Mecili, qui avait réussi à réunir l'opposition, a-t-il besoin d'un hommage de ceux qui, dans la même famille, ne s'entendent pas ?", avait écrit Bouaiche sur sa page facebook. Pour les membres de l'instance présidentielle, la pique était de trop. Et le renouvellement des instances de l'APN est l'occasion rêvée pour ramener le député de Béjaïa, qui entame son second mandat de parlementaire, à un rôle de simple membre du groupe parlementaire du plus vieux parti de l'opposition. Ali Boukhlef