Les travaux du conseil national du FFS se sont ouverts hier à huis clos sur fond de crise complexe au parti. Sous-tendues par un silence assourdissant, des tensions ne cessent de monter au sein de différents groupes composant le parti. La tenue ou non du congrès extraordinaire, la suite à donner à la démission de Ali Laskri, un des trois membres de l'instance présidentielle restant et député de Boumerdès, l'évaluation des résultats de la participation du parti aux élections locales du 23 novembre dernier, sont entre autres les points figurant à l'ordre du jour de la session du conseil national qui se déroulera durant deux jours, hier et aujourd'hui. A travers sa réaction dans la presse nationale, sur ce qui se passe actuellement au FFS, Rachid Halet, un des membres de l'instance présidentielle exclu du parti, a estimé que «le FFS qui est secoué par une crise durable a besoin d'un vrai congrès extraordinaire de renouveau, pas d'un congrès de règlement de comptes et de prise de pouvoir». «La lutte des clans au sein de l'instance présidentielle a affaibli le parti, qui se trouve décapité, particulièrement dans le contexte politique général du pays qui est hostile à la mouvance démocratique», est-il relevé. «Le vieux parti d'opposition ne peut plus continuer à vivre des apparences de continuité. Il ne s'agit pas d'escamoter ou d'étouffer les conflits qui sont réels, mais de montrer notre capacité à les résoudre. Il ne s'agit pas également d'ignorer ou de réprimer les contestations internes, mais la situation exige de les reconnaître et d'en débattre démocratiquement et de permettre le retour des enfants du FFS, de tous ses enfants», a-t-il noté. Le présidium, issu du 5e congrès du parti tenu en 2013, est censé assurer une douce transition à la tête du parti. Aujourd'hui même l'initiative du FFS bat de l'aile. Ce contexte de remous et d'instabilité au sein du parti est illustré par les mises au point du premier secrétaire, Mohamed Hadj Djilani, sur les colonnes de la presse nationale, suite à l'intervention sur des quotidiens nationaux de Mohamed Nebbou, député d' Alger et membre du comité d'éthique. Dans l'une de ses mises au point parues dans la presse, le premier secrétaire affirme que «le parti n'a jamais mandaté Mohammed Nebbou de parler au nom du parti et le secrétariat national du FFS n'a nullement tenu de réunion après le retrait de Ali Laskri de l'instance présidentielle du parti». En fait, Mohamed Nebbou a fait savoir que des juristes travaillent à trouver une solution pour éviter le recours à un congrès extraordinaire. L'intervention de Aziz Baloul, de son côté, n'a pas été du goût du premier secrétaire. Suite à la dissolution de fait de l'instance présidentielle après la démission de Ali Laskri, «Aziz Bahloul aurait perdu le droit de s'exprimer uniquement dans la presse nationale». Face à cette crise, le premier secrétaire veut s'imposer comme «le seul porte-parole du parti». Le docteur Aziz Baloul, a déclaré, de son côté, dans le quotidien La Dépêche de Kabylie que «la démission de Laskri n'affecte pas le fonctionnement du parti». Au sujet du congrès extraordinaire, il explique: «En effet, les statuts stipulent qu'on doit aller vers un congrès extraordinaire dans le cas où l'instance est réduite à moins de trois membres, mais seulement dans le cas où les délais du congrès ordinaire ne sont pas dépassés, ce qui est justement le cas actuellement, car on n'est plus dans les délais du congrès ordinaire depuis une année». Le docteur Baloul «ne voit pas l'utilité d'un congrès extraordinaire actuellement».