Le pays occupe la 121e position sur 125 pour le mobile et la 134e sur 135 pour le fixe. Panne, débit réduit, coupure. Il est clair que l'Algérie dispose d'un très mauvais réseau internet, et ce n'est point l'avis des internautes algériens qui sont souvent taxés de fabulateurs mais plutôt d'organismes internationaux spécialisés en la matière. Le dernier classement en date émane de Speedtest Global Index pour le mois de mai dernier. Il donne le vertige en classant l'Algérie en bas du tableau, la 121e position sur 125 pour la partie mobile et la 134e sur 135 pour la partie fixe. Aussi, le rapport en question qui classe les débits (vitesse de connexion) dans le monde sur une base mensuelle donne une moyenne mondiale de 23,57 en téléchargement descendant (download) et 9, 35 en téléchargement ascendant (upload) pour la partie mobile. En ce sens, l'Algérie avec une vitesse établie à 3,86 mégaoctets par seconde (mbps) en download et 1,45 en upload pour l'internet fixe enregistre, ainsi, la deuxième pire connexion au monde juste avant le Venezuela. La Tunisie, quant à elle, est à la 120e place et le Maroc à la 98e, pour ne citer que les pays voisins. Pour ce qui est du mobile, la situation est moins grave que pour le fixe, mais reste en deçà du niveau requis pour un pays comme l'Algérie. Avec une moyenne de 7,53 mbps (download) et 4,86 en upload, l'Algérie vient bien après le Soudan à la 109e place et le Bangladesh à la 110e alors que la Tunisie est à la 71e place et le Maroc à la 72e. L'Algérie perd trois places par rapport au mois précédent et ne dépasse plus que quatre pays : la Bosnie Herzégovine (7,47 mbps), l'Afghanistan (6,24 mbps), le Tadjikistan (5,08 mbps) et la Libye (4,31 mbps). Et même un petit pays comme Malte fait mieux et occupe la 13e place ou encore un pays en proie à des troubles comme la Syrie occupe la 82e place. De quoi donner à réfléchir à Houda Imane Faraoun, ministre de la Poste, des TIC et du Numérique, qui n'a de cesse de s'enorgueillir à chaque occasion d'avoir un déploiement important en fibre optique et une connexion acceptable. Il se trouve que les rapports établis par plusieurs organismes internationaux, et à leur tête l'Union internationale des télécommunications (UIT), ont toujours attesté du faible niveau de l'Algérie en matière de TIC en général et de l'internet en particulier. En 2016, l'Algérie a été classée à la 103e position sur un total de 175 nations comparées. En 2017, le pays ne s'améliore que d'un seul point grâce à l'internet mobile, mais reste toujours à la traîne dans l'ensemble. Pour 2017, le World Economic Forum, concernant l'index de l'évolution du digital, classe l'Algérie 57e sur 60 pays avec un score de 1,67. Malgré son classement, elle est à retrouver dans la catégorie "Watch out", dans la liste des nations dont les infrastructures dans le numérique font défaut (pénétration faible de l'ADSL et de la fibre optique, absence du e-paiement...), mais qui comptent des start-up innovantes et un investissement naissant dans le domaine. Il est d'ailleurs déplorable pour un pays qui dispose de ressources comme l'Algérie de constater qu'il n'enregistre que 15% de ses PME sur les 321 000 recensées qui utilisent les technologies de l'information et la communication (TIC) dans leurs activités avec tout ce que cela implique comme pertes au plan économique. Nabila Saïdoun