Les réactions d'indignation dans le royaume et dans le monde émanant des familles des détenus, de la société civile et des ONG de défense des droits de l'homme se poursuivaient encore, alors la police marocaine a réprimé les manifestations à Al-Hoceima, Nador, Rabat et Casablanca. La condamnation à des peines allant d'un à 20 ans de prison des détenus du mouvement de contestation sociale Hirak du Rif continue de susciter des réactions d'indignation et de colère dans le royaume et dans le monde. Au Maroc, des manifestations ont été entamées dès mercredi soir à Al Hoceima, Nador, Rabat et Casablanca pour dénoncer les lourdes peines prononcées contre les leaders de la contestation rifaine, à l'appel d'associations et de comités de défense du mouvement Hirak du Rif. Les manifestations ayant regroupé des centaines de personnes ont été dispersées par la force par les éléments de la police marocaine, blessant plusieurs protestataires venus se rassembler pacifiquement et exprimer leurs indignation et colère contre ce verdict qualifié d'"injuste". Dans un communiqué, le Comité de soutien aux détenus du Hirak à Casablanca, tout en dénonçant les peines prononcées, a appelé à la poursuite des sit-in à travers le pays jusqu'à la libération des "prisonniers politiques" du mouvement Hirak du Rif. Une pétition a été également lancée en parallèle, réclamant au parlement marocain de promulguer une loi d'amnistie générale pour les détenus du mouvement rifain. Se basant sur l'article 71 de la Constitution marocaine, le mouvement Anfass démocratique a appelé les parlementaires à adopter dans l'urgence la loi d'amnistie au profit des condamnés, pour permettre "une sortie de crise" et une "solution politique" à la situation dans la région du Rif. Après Reporters sans frontières, ce fut au tour d'Amnesty International de condamner les jugements prononcés à l'encontre des détenus du Hirak, dont le leader du mouvement Nasser Zefzafi. Dans un communiqué, l'ONG appelle à l'annulation des jugements rendus à l'issue de ce qu'elle qualifie comme étant des "procès iniques". Outre les nombreuses condamnations de personnalités marocaines, à l'instar du prince Hicham, de responsables de partis politiques et d'associations, la mobilisation s'organise également à l'étranger, notamment en France et en Espagne. On apprend qu'une manifestation de soutien aux prisonniers du mouvement rifain aura lieu aujourd'hui à Madrid, de la gare d'Atocha jusqu'à la Puerta del Sol. "Manifestation à caractère urgente de Atocha à la Puerta del Sol, samedi à 18h. Nous sommes tous appelés à assister massivement pour dénoncer les condamnations injustifiées de nos frères pour avoir protesté pacifiquement", ont souligné les organisateurs. En France, les soutiens au Hirak du Rif prévoient également un sit-in aujourd'hui à l'esplanade des droits de l'homme du Trocadéro à Paris. Les organisateurs de ce rassemblement à Paris ont lancé jeudi un "Appel à la solidarité internationale" avec le Rif pour la libération des détenus politiques au Maroc, dénonçant une "parodie de procès" et "une occupation militaire du Rif". Par ailleurs, les verdicts prononcés ont provoqué la colère des réseaux sociaux, Twitter et Facebook, où de nombreux internautes et des personnalités ont partagé leur indignation. Merzak Tigrine/Agences