Le groupe des services portuaires Serport a lancé un ultimatum de cinq jours aux armateurs, aux consignataires de navires et de marchandises, ainsi qu'aux propriétaires de conteneurs vides pour procéder à leur enlèvement. Plus de 600 conteneurs vides occupent actuellement et inutilement les espaces du port d'Alger. Si certains de ces conteneurs datent de quelques semaines ou de quelques mois, d'autres, en revanche, sont abandonnés depuis des années au niveau des entrepôts de ce port, et constituent, selon la législation relative à l'environnement, des déchets gênants. Hier, le groupe des services portuaires Serport a lancé un ultimatum de 5 jours aux armateurs, aux consignataires de navires et de marchandises, ainsi qu'aux propriétaires de conteneurs vides pour procéder à l'enlèvement de ces conteneurs en souffrance au niveau du Madt-Ailc. Les personnes et les entreprises concernées ont toutes été avisées par la commission permanente chargée de l'inspection et de l'évaluation des marchandises avariées ou en séjour au port d'Alger. Passé le délai de jeudi prochain, ces conteneurs seront cédés au profit du Trésor public. Cet avis fait suite aux récentes directives du ministre des Transports et des Travaux publics, Abdelghani Zaâlane, qui, lors de sa dernière sortie qui l'avait conduit dans cette infrastructure portuaire, avait ordonné d'inventorier toutes les structures internes, dont les bâtiments et les ouvrages, qui se trouvent dans un état de délabrement afin d'entamer les travaux de réhabilitation. Du coup, les évaluations ont fait ressortir que 602 conteneurs gênants devaient être évacués pour enclencher cette opération de réhabilitation dans les délais arrêtés par le ministère de tutelle. Du reste, il est à se demander comment ces conteneurs sont parqués au port d'Alger alors que les activités commerciales ont rétréci comme une peau de chagrin depuis la publication de la fameuse liste de produits interdits à l'importation. Ce n'est pas la première fois que cette entité portuaire se retrouve dans une telle situation. On s'en souvient, en 2014, les mêmes services avaient fait état de marchandises importées contenues dans près de 500 conteneurs en séjour prolongé au port d'Alger et ses différents espaces de stockage. La plupart des propriétaires de ces conteneurs, à cette époque-là, étaient, de surcroît, inconnus, particuliers ou établissements publics. Mais le pic avait été atteint durant les années 2008-2010 où le nombre de conteneurs gênants avait atteint les 900 unités. Un état de fait qui nous renseigne sur le laxisme qui règne à l'intérieur de cette infrastructure. Preuve en est qu'en 2011, lorsque les transitaires et les consignataires avaient menacé de boycotter toute activité au sein du port d'Alger, près de 17 000 conteneurs avaient été bloqués à cause du problème de manutention. Ainsi, il n'est pas exclu que ces 602 conteneurs ne soient pas abandonnés pour des raisons inhérentes aux tracasseries administratives, donc au blocage des facilitations du trafic portuaire, qui induisent naturellement des retards pour leur enlèvement. FARID BELGACEM