Six travailleurs du site sidérurgique d'El-Hadjar, parmi lesquels figurent deux syndicalistes, observent une grève de la faim, depuis dimanche, pour dénoncer le comportement inique du secrétaire général du syndicat d'entreprise de Sider, Noureddine Amouri, qui userait et abuserait de sa position au sein du complexe. Selon les déclarations des travailleurs en question, le SG du syndicat, qui n'est autre que le neveu du député FLN Baha Eddine Tliba et qui agirait à sa guise et en toute impunité au sein du site sidérurgique ; recrutant et licenciant sans le moindre égard aux procédures réglementaires, et ce, avec la complicité des principaux responsables du complexe. De plus, se révoltent les contestataires, Noureddine Amouri et son équipe ont consommé leur mandat à la tête du syndicat depuis janvier 2016, ce qui leur ôte toute légitimité au regard de la loi. "L'équipe qui dirige le syndicat actuel, se sait indésirable. D'abord parce qu'elle est constituée de personnes incompétentes et ensuite parce qu'elle a été imposée aux travailleurs et installée dans des conditions contestables par le député Tliba à un moment où tout le monde à Annaba et tout particulièrement l'UGTA lui obéissait au doigt et à l'œil", nous a confié Mourad Dhaifallah, l'un des travailleurs mutés. Ayant tous les six fait l'objet d'une mutation abusive vers une carrière de castine implantée à une soixantaine de kilomètres de leur lieu de résidence, les grévistes de la faim comptent poursuivre leur mouvement jusqu'à ce que les pouvoirs publics se rendent compte de l'arbitraire qu'ils subissent depuis des mois. Installés à la vue des passants devant le siège de l'Union de wilaya UGTA, au centre-ville d'Annaba, ils ne cessent de réclamer l'annulation de cette décision unilatérale de mutation qu'ils ne veulent ni ne peuvent admettre, clament-ils. "Ce n'est ni plus ni moins qu'un acte d'autoritarisme qui vise à éloigner du site d'El-Hadjar tous ceux qui dénoncent la situation qui y prévaut. Nous avons eu le malheur de réclamer le renouvellement du syndicat à la fin du mandat et cela n'a pas failli, nous l'avons payé cash", poursuit Mourad Dhaifallah. Et d'ajouter que la mesure d'éloignement prise à l'encontre du groupe est d'autant plus inique qu'elle ne s'appuie sur aucune logique, les concernés exerçant tous des métiers qui n'ont rien à voir avec l'exploitation et le transport de la castine (calcaire utilisé dans la fonte des métaux du complexe). "Ils se sont juste débarrassés de nous et le DRH a obtempéré aux injonctions de Baha Eddine Tliba, qui ne pensait qu'à préserver ses intérêts au sein de l'usine comme partout ailleurs, sans se soucier du sort réservé aux chefs de famille que nous sommes", conclut notre interlocuteur. En revanche, il a été impossible d'avoir la version du secrétaire général du syndicat Sider parce que injoignable. A. Allia