Après un long suspense qui aura duré des mois autour du scandale qui a éclaboussé l'APC de Tiaret, le magistrat en charge du dossier, juge d'instruction près le tribunal de Theniet El Hed, dépendant de la cour de Tiaret, s'est prononcé, tard dans la soirée de mercredi dernier, par la mise sous mandat de dépôt de 14 personnes dont des élus, des administrateurs et des fournisseurs. Il s'agit de l'ex-P/APC d'obédience RND qui se trouvait sous le coup d'une suspension, ainsi que cinq autres élus, l'ex-chef de daïra, les deux subdivisionnaires des travaux publics et de l'urbanisme, deux ingénieurs opérant au sein de l'APC, un entrepreneur et un fournisseur en pièces détachées. En effet, le magistrat a conclu par une telle mesure après avoir auditionné plus de 160 personnes, dont l'ensemble des membres élus à la municipalité, pour appuyer l'étude de cette affaire qui s'articule autour de moult déficiences en matière de gestion, notamment des griefs relatifs à la dilapidation de deniers publics et magouilles dans les marchés et ce, à l'issue d'une série de séances tenues depuis le 17 janvier. Cependant, pour revenir à la genèse de ce dossier qui trouve l'ex-P/APC comme principal acteur, elle remonte au jour où le wali de Tiaret, suite à des démarcations de certains élus en matière de gestion de leur exécutif et les différentes déclarations peu convergentes de ces derniers qui renseignaient sur l'atmosphère électrique qui régnait au sein de cette assemblée, avait instruit une enquête administrative qui avait conclu par des irrégularités l'ayant mené à un dépôt de plainte à l'encontre de l'ensemble des élus pour détournement de deniers publics et mauvaise gestion. D'ailleurs, il y a lieu de préciser, au passage, que les 17 autres élus sont actuellement sous contrôle judiciaire et ce, en attendant la suite de ces événements dont un second épisode est attendu demain et pour une durée de trois jours au niveau de la même chambre d'instruction. Néanmoins, même si l'expert en possession de l'exactitude des chiffres, concernant le préjudice financier ayant gangréné la commune de Tiaret, s'est abstenu à toute déclaration, certaines sources font état d'une cagnotte de 71 milliards de centimes dont une grande partie a été utilisée lors des préparatifs d'une visite, prévue mais jamais effectuée, du président de la République dans cette wilaya. Pour rappel, des sources proches du ministère de l'Intérieur avaient déclaré, en novembre dernier, que pas moins de 1 648 élus locaux ont été poursuivis en justice durant la dernière échéance municipale (2002-2007), dont 54,61% ont été condamnés à des peines de prison ferme ou avec sursis. Quant au montant global détourné, durant la même période, il dépassait, selon la même source, les 340 milliards de centimes.