Le président américain Donald Trump fait ce qu'il dit vouloir faire. Ses partisans saluent ce qu'il a dit et les plans qu'il fait, à quatre mois des élections de mi-mandat aux Etats-Unis. Trump s'est fait des ennemis sur trois grands dossiers : le commerce, le nucléaire iranien et l'environnement. Les discussions sur ces questions-là n'avancent pas. Et cela aura découragé les principaux partenaires des Etats-Unis (Chine, UE et Russie...). Est-ce pour autant que tout est perdu ? Evidemment, une entente sur ces dossiers est susceptible de remplacer le désespoir par des lueurs d'espoir pour les principaux pays restés attachés au multilatéralisme. Cela sonne cependant creux à l'oreille de Trump. Le président américain est protectionniste. Et il le restera. Trump n'a pas l'intention de perdre la main sur le commerce international. Il a institué des taxes sur l'acier et l'aluminium importés des Etats membres de l'Union européenne ainsi que d'autres pays en dehors de l'Europe. La Chambre de commerce américaine, la plus grande fédération commerciale des Etats-Unis, traditionnellement une alliée proche du Parti républicain de Trump, a réagi à cela. Elle a lancé, il y a quelques jours, une campagne contre la politique de droits de douanes du président américain. De son côté, l'UE ne compte pas se laisser faire, en ripostant de manière solidaire, à travers la mise en place de mesures de rétorsion contre certains produits américains. Il a été question que toutes ces décisions soient effectives à partir de juillet dernier. Il a été également convenu que la Commission européenne conclurait la procédure, en coordination avec les Etats membres, de manière à ce que les nouveaux droits sur les produits américains commencent à s'appliquer en juillet. L'UE a déjà lancé la procédure officielle liée à la "loi de blocage" dans le but de faire face aux effets extraterritoriaux des sanctions américaines envisageables contre les entreprises européennes ayant l'intention de maintenir les investissements qu'elles ont déjà en Iran ou d'en consentir de nouveaux. En résumé, la fracture entre les Etats-Unis et l'UE, au plan commercial, s'est ainsi accentuée, avec en toile de fond le dossier nucléaire iranien. Trump est sorti de l'accord sur le nucléaire iranien. Il a d'un seul trait de plume annulé l'accord, au grand regret de ses partenaires européens, chinois et russes. Le président américain n'en est pas à son premier coup de crayon incisif ! On s'en souvient, Trump a déjà démantelé l'accord sur le réchauffement climatique (COP21 de Paris). Cet accord signé par 195 pays est solidement soutenu par la communauté internationale. Youcef Salami