L'impact des efforts déployés par le gouvernement pour brider les importations ne paraît pas au tableau du commerce extérieur dont le bilan sur six mois (janvier à juin 2018) vient d'être rendu public par le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis) via l'APS. Et dans ce document, les importations sont venues jouer les rabat-joie en se chiffrant à 22,784 milliards de dollars contre 23,273 milliards de dollars à la même période de l'année écoulée, soit une légère diminution de 489 millions de dollars (-2,1%). L'analyse de la structure des importations révèle que la facture des produits alimentaires a connu une légère hausse en s'établissant à 4,59 milliards de dollars contre 4,43 milliards de dollars (+3,45%). Les produits, qui ont également enregistré une augmentation des importations, sont les groupes des produits bruts, des biens de consommation non alimentaires et des demi-produits. Pour le groupe des produits bruts, les importations ont grimpé à 971 millions de dollars contre 794 millions de dollars (+22,3%). Concernant les biens de consommation non alimentaires, le pays a importé pour 4,61 milliards de dollars contre 4,19 milliards de dollars (+10%), alors que la facture des demi-produits a coûté 5,39 milliards de dollars contre 5,31 milliards de dollars (+1,54%). Des baisses d'importations significatives ont été, cependant, relevées dans la catégorie des biens énergétiques et des lubrifiants, ainsi que des biens d'équipement agricole et industriel. Ainsi, la facture d'importation des biens énergétiques et des lubrifiants, dont les carburants, a enregistré une diminution en se chiffrant à 653 millions de dollars contre 828 millions de dollars (-21,1%). Quant à la facture d'importation des biens d'équipement agricole, elle s'est établie à 272 millions de dollars contre 348 millions de dollars (-21,8%). Pour les biens d'équipement industriel, le pays a importé pour 6,3 milliards de dollars contre 7,37 milliards de dollars (-14,55%). Par ailleurs, entre janvier et fin juin 2018, les exportations, elles, ont augmenté à 19,828 milliards de dollars, contre 17,616 milliards de dollars sur la même période de 2017, soit une hausse de 2,21 milliards de dollars (+12,56%). Les hydrocarbures ont encore représenté l'essentiel des ventes algériennes à l'étranger (93,38% du montant global des exportations) en s'établissant à 18,516 milliards de dollars contre 16,652 milliards de dollars, soit une hausse de 1,86 milliard de dollars (+11,2%). Toujours marginales, les exportations hors hydrocarbures se sont établies à 1,31 milliard de dollars sur les 6 premiers mois de 2018 (6,62% des exportations globales) contre 964 millions de dollars en hausse de 36,1% par rapport à la même période de 2017. Les exportations hors hydrocarbures étaient composées des demi-produits avec 993 millions de dollars contre 700 millions de dollars (+42%), des biens alimentaires avec 202 millions de dollars contre 190 millions de dollars (+6,3%), des produits bruts avec 52 millions de dollars contre 34 millions de dollars (+53%), des biens d'équipement industriel avec 48 millions de dollars contre 31 millions de dollars (+55%), des biens de consommation non alimentaires avec 17 millions de dollars contre 9 millions de dollars (+89%) et des biens d'équipement agricole avec 0,09 million de dollars contre 0,16 million de dollars (-42%). Dans ce tableau où les importations n'ont baissé que de deux points, alors que les exportations ont augmenté de 12 points, le déficit commercial de l'Algérie se contracte, se chiffrant à 2,956 milliards de dollars au 1er semestre 2018, contre un déficit de 5,657 milliards de dollars durant la même période de 2017, soit une baisse du déficit de 47,75%. Youcef Salami