La valeur du dollar est fixée à 116,30 DA à l'achat et à 123,41 DA à la vente, alors que la valeur de l'euro est de 135,03 DA à l'achat et de 143,30 DA à la vente. Hier, sur le marché des changes, la monnaie nationale perdait encore de sa valeur face à un dollar pourtant peu en forme après les critiques proférées par Donald Trump contre la Réserve fédérale (FED). En effet, les cotations hebdomadaires des billets de banque et des chèques de voyage, valables à compter du 22 juillet 2018, communiquées, hier, par la Banque d'Algérie, lèvent le voile sur une dépréciation ininterrompue du dinar face au billet vert ; une tendance amorcée depuis le début de l'année en cours. Une dépréciation plus soutenue contre l'euro a marqué, en revanche, les trois années ayant suivi le contrechoc pétrolier de juin 2014 ; un euro valait alors 107 DA contre près de 144 DA cette semaine sur le marché interbancaire des changes. La valeur du dollar est fixée à 116,30 DA à l'achat et à 123,41 DA à la vente, alors que la valeur de l'euro est de 135,03 DA à l'achat et de 143,30 DA à la vente. Par rapport aux dernières cotations hebdomadaires, la volatilité des cours est faible, bien que le dinar marque une nouvelle dépréciation contre le dollar et semble s'apprécier légèrement face à la monnaie unique. Ces tendances vers l'érosion sont, néanmoins, plus perceptibles en variations mensuelle et annuelle. En effet, il y a un mois (cotation hebdomadaire du 24 au 30 juin 2018), la valeur du dollar était fixée à 115,97 DA à l'achat et à 123,05 DA à la vente, tandis que la valeur de l'euro était de 133,89 DA à l'achat et de 142,09 DA à la vente. Il y a un an (du 23 au 29 juillet 2017), cependant, le billet vert s'échangeait contre 107,33 DA à l'achat et à 113,89 DA à la vente, alors que la valeur de la principale devise du Vieux Continent était de 124,70 DA à l'achat et de 132,34 DA à la vente. Bien évidemment, nous sommes bien loin des cotations de juin 2014, date durant laquelle les cours du brut amorçaient une vertigineuse dégringolade conséquemment à une offre pétrolière abondante. Un dollar valait alors 78 DA en moyenne alors que l'euro est passé de 107 DA à près de 144 DA cette semaine. Il était évident que le cours du dinar suive la tendance des fondamentaux de l'économie. Cette semaine, certains observateurs s'attendaient à ce que les propositions du FMI, comprises dans un rapport publié la semaine dernière, soient aussitôt prises en compte par les autorités monétaires. Celles-ci sont restées jusqu'ici de marbre, renvoyant sine die l'idée d'une dévaluation plus soutenue suggérée par les experts de Washington. Fidèle à ses positions, le FMI propose un ajustement progressif du taux de change officiel du dinar à celui pratiqué sur le marché informel ; une solution susceptible, selon ses experts, de réduire le poids du marché parallèle des devises qui semble "gagner en ampleur et en sophistication". L'état des indicateurs macroéconomiques n'a cessé en tout cas de jouer en défaveur du dinar. La Banque d'Algérie n'arrêtait pas de marteler que le taux de change a joué dans une large mesure son rôle d'amortisseur de chocs externes et que ses interventions sur le marché ont permis d'absorber, en partie, l'effet de la chute des prix du pétrole. En matière de gestion monétaire, il est de notoriété publique qu'une surévaluation du dinar ne ferait que subventionner les importations au détriment de la production nationale et, de fait, diminuer les recettes en dinar de la fiscalité pétrolière. Il faut s'attendre à ce que le dinar poursuive son érosion si aucune éclaircie ne pointe à l'horizon du marché pétrolier. Habituellement, les variations du cours du Brent se retrouvent dans celles du dinar. Ali Titouche