Un rassemblement est prévu le 11 janvier devant le consulat de Lille. Après la marche silencieuse organisée, dimanche dernier, entre les places de la République et de la Bastille à Paris à l'appel de la Fédération des associations culturelles amazighes de France (FACAF), une autre manifestation de soutien aux détenus de la Kabylie est prévue samedi 11 janvier en France. Il s'agit d'un rassemblement devant le consulat général d'Algérie à Lille à l'initiative de l'association Action pour la citoyenneté en Algérie (ACA). Dans un appel, dont une copie est parvenue, hier, à la rédaction, cette association tente d'alerter les Algériens vivant dans la région de Lille sur la situation des prisonniers du mouvement citoyen de Kabylie. “Il n'est pas trop tard : il faut réagir”, écrit l'ACA avant d'ajouter : “Personne ne pourra dire : je ne savais pas.” Cette association appelle les Algériens de Lille à “réagir massivement en laissant de côté leurs divisions secondaires et en prenant leurs responsabilités”. L'ACA a également adressé son appel aux démocrates français ou émigrés pour “briser le silence qui pèse dans les médias français sur la répression scandaleuse que subit le mouvement populaire citoyen”. Ce n'est pas d'ailleurs par hasard que les promoteurs de ce rassemblement ont retenu comme slogan principal : “SOS Kabylie-urgence Algérie, appel à la solidarité”. Cette manifestation, la deuxième du genre en l'espace de trois jours en France, renseigne, si besoin est, sur l'étendue du fossé qui sépare l'Algérie réelle de l'Algérie officielle. Car, il ne faut pas oublier que ces deux manifestations sont intervenues alors que le pouvoir tente d'exporter vers la France une autre Algérie, l'espace d'une année, en France, sous le couvert de manifestations culturelles. Décodé, le message délivré à travers ces manifestations de solidarité avec le mouvement citoyen de Kabylie est le suivant : l'Algérie n'a pas besoin d'être exportée en France, elle y est déjà. C'est cette partie de l'Algérie qui n'a pas succombé aux champs des sirènes du pouvoir, tournant ainsi le dos à sa kermesse dans l'Hexagone, consciente qu'elle est destinée beaucoup plus à réhabiliter son image de marque. Au lieu d'écouter cette Algérie qui se mobilise depuis des années pour la démocratie, le pouvoir préfère imposer celle de la concorde, celle de la répression de la Kabylie, et celle des élus avec un taux de participation de 2%. Cette mobilisation des Algériens en France montre que cette communauté ne s'est pas laissée fasciner par les gesticulations magiciennes de ce pouvoir qui “se prépare à entrer dans l'année 2003 avec le sang de six nouveaux martyrs”, avertit l'association initiatrice du rassemblement devant le consulat de Lille. A. C.