La wilaya d'El-Tarf se développe d'année en année, au rythme des différentes opérations de développement, initiées dans le cadre des différents programmes socio-économiques. Malheureusement, il s'agit, en général, d'une croissance non cohérente avec des incidences négatives sur le cadre de vie. En effet, quelques bâtiments ont poussé comme des champignons. De quelque côté qu'on se tourne, ils sont là, défiant les espaces verts qui cèdent devant le béton. Ce dernier a happé plusieurs centaines d'hectares de terres hautement agricoles. Cependant, leur conception architecturale, et particulièrement celle des vides sanitaires, pose un énorme problème aux locataires qui subissent les méfaits de la pollution, ainsi que les malfaçons ayant engendré des infiltrations d'eau, mettant parfois leur vie en danger. Dans ce contexte, les exemples sont légion. En effet, les caves de certains bâtiments et de constructions sont continuellement inondées, à cause des fuites très fréquentes dans les canalisations. Les moustiques gouvernent en maîtres des lieux et les APC ne font absolument rien pour remédier à une situation qui envenime le commun des mortels. Des parents de conditions sociales modestes consacrent un budget pour l'achat des moyens de lutte, car les enfants de bas âge vivent le calvaire.Les services de l'Opgi avaient beau intervenir énergiquement par le pompage des eaux, mais ces opérations sont souvent inopérantes et ne se font que sporadiquement. Les ouvriers, qui y consacrent tout leur temps, ne sont pas récompensés de leurs efforts puisque, par manque de civisme des occupants, tout redevient comme avant en si peu de temps. Pourtant, dans un élan de solidarité, les locataires avaient auparavant colmaté toutes les brèches dans les canalisations, par le système du volontariat, en épargnant les lieux d'aération. Dans certaines caves, les locataires avaient même suspecté l'imperméabilité des bassins collecteurs. Les services communaux sont dans l'obligation de songer, dès à présent, à prévoir des opérations de grande envergure contre les moustiques. Ce qui n'est pas le cas avec l'Algérienne des Eaux dont les éléments n'ont pas cessé d'exacerber les habitants par leur passivité. Sur le terrain, les fuites se sont multipliées, l'eau est parfois de couleur jaunâtre et d'une odeur répugnante en dépit d'un traitement intensif. Les locataires des différentes cités de la wilaya incitent les autorités à prendre des mesures idoines pour préserver la vie du citoyen et lancer une campagne de démoustication. Ils préconisent que tous les facteurs qui favorisent l'apparition de ces insectes volants doivent être éliminés. En définitive, nos cités-dortoirs se clochardisent d'année en année. Pourtant, il suffit d'un rien pour les rendre plus propres. Tahar Boudjemaâ