Utilité n Ces deux études constituent, selon leurs initiateurs, des outils stratégiques pour la mise en œuvre de la politique de la ville. Le schéma de cohérence urbaine est perçu comme «un processus expérimental destiné à permettre une planification urbaine susceptible de remédier aux défauts de fonctionnement dont souffre la ville en Algérie». Selon Tarek Bouzbid, membre du comité scientifique du secteur, la priorité accordée au logement a eu des conséquences néfastes sur l'activité socio-économique de la ville. Le blocage de l'activité économique, dû à cette paralysie, est à l'origine du jaillissement du commerce informel, trafic sous toutes ses formes. «Le schéma de cohérence urbaine vise à mettre en cohérence les différentes politiques de l'habitat, des transports, de l'implantation des activités et des pôles commerciaux… Il propose une conception systémique concernant l'interaction de plusieurs dimensions spatiales, sociales et intersectorielles», a souligné le concepteur du projet qui s'inscrit à long terme (20 ans). Le SCU s'articule autour de cinq secteurs : la mise en cohérence de l'activité économique pour un développement durable de la ville, la cohésion sociale au sein des espaces urbains, l'amélioration du niveau de vie des citoyens par l'élimination des poches de pauvreté et de misère, l'aménagement planifié et judicieux du territoire et enfin la préservation de l'environnement par le biais d'une meilleure gestion des ordures et des assainissements des eaux usées. Les autorités locales et la société civile seront impliquées dans la mise en œuvre de ce projet déjà lancé au niveau des localités de Constantine, Oran et Annaba. La Carte sociale urbaine (CSU), quant à elle, s'articule sur les volets social et sécuritaire de la ville. Cette étude, affirme Mohamed Saïd Khelifa, conseiller auprès du ministre de la tutelle, s'articule sur la promotion de la politique de l'emploi et le développement économique des quartiers, l'éducation et la formation, la tranquillité publique et la sécurité des biens et des personnes ainsi que le renouvellement urbain et la maîtrise de la croissance urbaine. L'étude, qui a déjà été lancée dans les localités d'El-Hamel (M'sila), Dellys (Boumerdès), Skikda et El-Bayedh, vise le renforcement de la cohésion sociale dans les agglomérations par l'élimination des poches de pauvreté et de la misère et la sensibilisation des citoyens en vue de leur implication dans la gestion des espaces urbains. La réalisation d'une carte sociale urbaine dans une ville permet, ajoute M. Khelifa, aux autorités locales d'avoir une vision précise des besoins et des carences de l'agglomération et, par conséquent, l'efficacité des opérations et les projets prioritaires à programmer dans le souci de pallier les insuffisances enregistrées dans le cadre du développement durable.