Bien que sa mission soit la protection des consommateurs, la brigade mixte de contrôle de la qualité, relevant de la Direction du contrôle des prix d'Annaba semble choisir ses "victimes". D'aucuns dans le milieu des commerçants confirment ce constat. "Généralement ce sont les établissements touristiques dont les complexes et les restaurants qui sont toujours dans le viseur de ces brigades", dénoncent-ils. Ainsi, des propriétaires de complexes touristiques à Annaba viennent de jeter un véritable pavé dans la mare, en pointant du doigt les inspecteurs de la Direction du contrôle des prix (DCP) locale, qui entravent, durant cette saison estivale, le développement du tourisme. Ils ont dressé pour la circonstance aux autorités compétentes un rapport accablant sur le comportement qualifié de "mafieux" de certains agents et inspecteurs de la DCP. En effet, selon les témoignages des uns et des autres, ils se présentent avec un air hautain, méprisant, donnant l'impression d'être des agents des services de sécurité qui vont procéder à l'arrestation d'un malfrat. Ils ont toute la liberté de fouiner dans les commerces à l'affût de la moindre insuffisance pour procéder à l'établissement de leur PV, souvent sanctionné par une fermeture de plusieurs mois. Cette attitude serait applaudie à plus d'un titre si elle était généralisée et où le principe "personne n'est au-dessus de la loi" serait valable pour tout le monde. Or, il est de notoriété publique que ce comportement n'est appliqué que pour les moins nantis qui, sans défaillance aucune, payent leurs impôts, selon eux. D'autres, ayant pignon sur rue, n'auront presque jamais l'honneur de recevoir la visite de cette brigade si ce n'est pour faire du shopping. Mais paradoxalement, ces agents ne voient jamais les palettes d'eau minérale, de soda et autres jus exposés au soleil par des supérettes et magasins à longueur de journée, par une température souvent caniculaire. Le pain entreposé dans des corbeilles crasseuses exposées aux quatre vents, les poulets et le chawarma dans des rôtissoires sans portes. Le poisson, à l'odeur pestilentielle, rangé dans des cageots en bois (interdit) au bas du marché Francis, est pratiquement imposé aux passants sans la moindre précaution d'hygiène, etc. Cela ne relève-t-il pas de la santé publique ? Ces agents seront tentés de répondre par la négative tant que le comportement de ces contrevenants demeure imprévisible, voire dangereux. Ce qui pousse ces brigades à s'orienter vers les plus dociles pour imposer leur diktat en dressant des PV de fermeture et à transmettre leurs dossiers à la justice. Faut-il rappeler, dénoncent-ils, que plusieurs agents de la DCP ont déjà purgé, ou purgent actuellement des peines de prison ferme pour flagrant délit de corruption. B. BADIS