Comme chaque année, le ministère du Commerce renforce les moyens de contrôle durant le mois de Ramadhan et met en place un dispositif spécial pour approvisionner et contrôler le marché. Mais malgré toutes ces mesures, le marché est marqué par la spéculation et la hausse des prix des produits de large consommation. Une flambée générale des prix est enregistrée durant cette première semaine de Ramadhan, mettant à rude épreuve les ménages. Pourtant, le ministère du Commerce a annoncé avoir mobilisé toutes ses troupes pour faire régner l'ordre dans les marchés et lutter contre la spéculation. Depuis le début du mois béni, 6 000 agents ont été déployés sur le terrain pour assurer le contrôle des marchés, des pratiques commerciales, veiller à l'hygiène des lieux et à la conformité des produits proposés à la consommation. Ces opérations visent à contrôler les prix réglementés et la lutte contre la spéculation et la rétention des stocks. Les auteurs d'infractions ou de manœuvres spéculatives sont passibles de sanctions allant de la saisie des produits jusqu'à la fermeture des locaux et la poursuite judiciaire. Les pouvoirs publics interdisent la reconversion des commerces pendant le Ramadhan sans autorisation préalable. Tout changement d'activité sans titre légal, notamment pour confectionner et vendre les gâteaux traditionnels, spécifiques au mois de Ramadhan, est à ce titre prohibé. Mais malgré, cette interdiction, ce phénomène est très répandu durant ce mois de jeûne. Souvent, des locaux exigus sont aménagés pour la vente de kalbelouz, zlabia, et toutes sortes de délices «ramadhanesques» sans le moindre souci d'hygiène. Autre phénomène qui menace sérieusement la santé publique : la vente sur les trottoirs et les places publiques, de produits alimentaires, (pain, fromages, jus de fruits…). La consommation de ces produits exposés à longueur de journée au soleil et à la poussière comporte de gros risques sur la santé. Les brigades du ministère du Commerce ont également pour mission de contrôler le respect des conditions d'hygiène et de la chaîne du froid pendant cette période de grandes chaleurs. La rupture de la chaîne du froid est une pratique très répandue chez certains commerçants peu scrupuleux. C'est le cas notamment à Annaba, où une quantité de 1 042 kg de viandes blanches et rouges a été saisie par les brigades de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes durant la première semaine de Ramadhan. Ces saisies ont été opérées lors des visites de contrôle effectuées dans les marchés et les boucheries de la wilaya. La marchandise, impropre à la consommation, a été confisquée pour défaut d'hygiène, non respect de la chaîne du froid et abattage en dehors des abattoirs agréés. Dans cette wilaya, 200 procès-verbaux (PV) ont été établis depuis le début de Ramadhan. Les boucheries qui ne respectent pas les normes d'hygiène sont nombreuses. Les services chargés de contrôle de la qualité ont proposé la fermeture de sept boucheries pour non respect des critères de l'activité de vente de la viande et absence des mesures de la conservation sanitaire. La situation n'est pas meilleure à Tlemcen. Les brigades de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes de la wilaya ont effectué depuis le début du mois de Ramadhan 467 interventions qui se sont soldées par la saisie de produits alimentaires périssables d'une valeur vénale de 132 000 DA. En tout, ce sont 106 PV qui ont été dressés pour différents motifs, dont l'absence de facturation, le non affichage des prix et 97 autres PV liés au contrôle de la qualité, pour le manque de respect des normes d'hygiène. Dix- huit locaux commerciaux sont passibles de fermeture. A Oran, ce sont trois brigades d'inspection de nuit qui viennent d'être instaurées. Elles sont chargées de contrôler l'hygiène et la qualité des prestations dans les cafés, les salons de thé, les crèmeries et les pâtisseries après la rupture du jeûne. Depuis, le début du mois sacré, les brigades d'inspection de la répression des fraudes ont recensé 70 infractions liées à l'abattage clandestin, au non respect des normes de conservation de la viande, à la qualité de l'huile de friture utilisée dans la pâtisserie et aux conditions d'hygiène. A Alger, le dispositif mis en place est plutôt invisible. Les marchés sont caractérisés par une anarchie générale, dominés par les spéculateurs. A. B.