L'Etat débourse, finalement, beaucoup plus de dollars qu'il n'en reçoit dans cette industrie de montage automobile naissante et à régime lent. L'importation des collections CKD destinées à l'industrie de montage de véhicules de tourisme explose : elle a augmenté de 86,73% sur les six premiers mois de l'année en cours. En valeur, elle s'est envolée à près de 1,32 milliard de dollars au 1er semestre 2018, contre 706,3 millions de dollars durant la même période de 2017, en hausse de 612 millions de dollars. Ces données statistiques ont été établies par le Centre national des transmissions et du système d'information des douanes et reprises par l'APS. Quant aux véhicules de transport de personnes et de marchandises (produits finis) et des collections CKD de cette catégorie de véhicules, leurs importations ont très légèrement diminué à 265,52 millions de dollars, contre 267,5 millions de dollars au 1er semestre 2017, soit une baisse de 0,73%. Ainsi, la facture globale d'importation des collections CKD destinées à l'industrie de montage de ces deux types de véhicules et l'importation des véhicules de transport de personnes et de marchandises (produits finis) s'est chiffrée à 1,58 milliard de dollars au 1er semestre 2018 contre près de 974 millions de dollars à la même période de 2017, en hausse de 606 millions de dollars entre les deux périodes de comparaison. Cependant, les importations des parties et accessoires des véhicules automobiles (pièces détachées pour les automobiles finies...) apportent, elles, un peu de répit aux caisses de l'Etat ; elles ont chuté à 170,53 millions de dollars contre 191,13 millions de dollars (-10,8%). Sur toute l'année 2017, la facture d'importation globale des véhicules de tourisme finis et des collections CKD destinées à l'industrie de montage de ce type de véhicules s'était chiffrée à près de 1,62 milliard de dollars (contre 1,35 milliard de dollars en 2016). Pour ce qui est des importations de véhicules de transport de personnes et de marchandises et des collections CKD de cette catégorie de véhicules, elles s'étaient chiffrées à 512,6 millions de dollars en 2017 (contre 767,7 millions de dollars en 2016), ce qui avait donné lieu à une facture globale de 2,13 milliards de dollars en 2017 (contre 2,12 milliards de dollars en 2016). Ainsi, l'Etat débourse beaucoup plus de dollars qu'il n'en reçoit dans cette industrie de montage automobile naissante, et à régime lent, les collections CKD exonérées de TVA n'apportent pas grand-chose au Trésor public pour le moment. De fait, le développement y serait doublement perdant, dans ses dimensions économique et sociale, à moins que le gouvernement ne mette en place des règles très claires sur la manière dont il faudrait faire fonctionner cette industrie. Un sursaut est indispensable à tous les niveaux pour pouvoir le faire. Mais cela semble assez difficile, a fortiori dans un contexte de crise où l'Etat n'a pas les moyens de sa politique. En résumé, les progrès dans cette industrie sont très mitigés et très peu d'actions sont entreprises, y compris sur la question des prix des véhicules. L'Exécutif a promis de faire le maximum pour que les ventes de voitures reviennent aux prix réels et ne soient pas fondées sur des prix fantaisistes qui grèvent le budget des ménages. Il a beaucoup parlé, mais il a fait peu de choses.