Une nouvelle opération de rapatriement de ressortissants africains a été entamée, jeudi dernier, par les services de la wilaya d'Oran. Une campagne de "ramassage" menée à travers plusieurs quartiers du groupement d'Oran. Les sites à forte concentration de la population clandestine, circulant sans papiers, se situent au centre-ville, à Aïn El-Beïda, à Coca et à El-Hassi. Près de 115 Subsahariens, dont 2 femmes et 6 enfants, ont été regroupés dans le centre d'accueil de Bir El-Djir, où une opération d'identification a été effectuée, devant principalement définir la nationalité de chaque personne. Cette campagne a été dirigée par les services de l'action sociale, le Croissant-Rouge, la Sûreté et la gendarmerie nationales. Les rapatriés transiteront par le camp de réfugiés de Tamanrasset avant de rejoindre leur pays d'origine. Toutes les conditions humaines et sécuritaires sont réunies pour le rapatriement de ces ressortissants, dans les meilleures conditions, jusqu'à ce qu'ils regagnent leurs villages, assure-t-on. Pour ce qui est du rapatriement des ressortissants nigériens, celui-ci fait suite à la demande formulée par le gouvernement nigérian. Rappelons que plusieurs opérations de rapatriement ont été effectuées cette année et celle du 11 juillet dernier a concerné 214 migrants subsahariens, en situation irrégulière ; en particulier des Camerounais et des Nigériens. Deux opérations ont été également organisées. En mai dernier elle concernait 450 Nigériens et 556 Maliens au mois d'avril. Deux autres opérations ont eu lieu durant le mois de mars. Ainsi, et depuis le début de l'année, près de 1 600 Subsahariens ont été rapatriés. Oran fait partie des villes les plus prisées et nombre de migrants y ont élu domicile. Cette cohabitation vire parfois à la confrontation et beaucoup de dépassements sont dénoncés par les ONG nationales. En mai dernier, des organisations de défense des droits de l'Homme, des associations et des citoyens de divers horizons ont signé, à partir d'Oran, une pétition exhortant le gouvernement algérien à cesser les arrestations arbitraires et les expulsions massives de migrants subsahariens (parmi lesquels des personnes en état d'extrême vulnérabilité) faussement qualifiées de "rapatriement à titre humanitaire". Les signataires de l'appel considèrent que les Subsahariens de diverses nationalités qui affluent sur l'Algérie sont en majorité des travailleurs et sont refoulés aux frontières sans aucune décision de justice et au péril de leur vie. "Alors qu'il n'existe aucun accord de réadmission ou de demandes formulées par les gouvernements de ces pays (le Cameroun, la Sierra Leone, le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso...) pour d'éventuels retours de leurs ressortissants, plus de 1 500 migrants ont déjà été expulsés juste ces dernières semaines, lors d'opérations entachées d'abus et en flagrantes contradictions avec les règles internationales des droits humains", dénoncent les rédacteurs de la pétition en rappelant que le Niger est le seul pays à avoir sollicité en 2014 le retour de ses ressortissants, dont une majorité de femmes et d'enfants, dans le "cadre d'un accord ‘opaque' avec le gouvernement algérien". Hadj Hamdouche