La présidente du Croissant-Rouge algérien, Saïda Benhabiles, a dénoncé, hier, ce qu'elle appelle une « campagne de dénigrement» d'organisations non gouvernementales (ONG) qui «accusent l'Algérie» de «rapatriements arbitraires» de migrants illégaux subsahariens. «Ces ONG qui accusent l'Algérie de rapatriements arbitraires de migrants illégaux subsahariens, se trompent de cible, car notre pays est mieux placé que quiconque pour être accusé de mauvais traitements envers ces personnes déplacées», a déclaré Mme Benhabiles à l'APS. La présidente du CRA qui dénonce «une campagne de dénigrement contre l'Algérie», dit regretter que «les souffrances de ces personnes déplacées soient exploitées à des fins politiques et partisanes». «Au lieu de dénigrer l'Algérie, qui a toujours travaillé, conformément, au droit humanitaire international, ces ONG devraient, plutôt, chercher qui a provoqué ce désastre humanitaire et qui est derrière ces flux de migrants», a-t-elle ajouté. La réaction de Mme Benhabiles fait suite à un appel lancé samedi par des militants associatifs, syndicalistes et politiques. Intitulé «nous sommes tous des migrants», l'appel dénonce une «campagne généralisée d'arrestations arbitraires, suivies d'expulsions collectives et massives, (qui) a frappé l'ensemble des migrants» ( ) «depuis le début de l'année 2018». Ces migrants, ajoute l'appel, qui sont «originaires de l'Afrique subsaharienne» et de «diverses nationalités», «sont refoulés aux frontières, sans aucune décision de justice, et au risque de leurs vies». «Alors, qu'il n'existe aucun accord de réadmission ou de demandes formulées par les gouvernements de ces pays pour d'éventuels retours de leurs ressortissants, plus de 1.500 migrants ont déjà été expulsés juste ces dernières semaines, lors d'opérations entachées d'abus et en flagrantes contradictions avec le droit international des droits humains». Par ailleurs, l'appel note que «les migrants ciblés par cette compagne sont en majorité des «travailleurs migrants»». «Seul le Niger, a sollicité dès 2014 dans le cadre d'un accord «opaque» avec le gouvernement algérien, pour le retour des ses ressortissant (es) dont la majorité sont des femmes et des enfants», indique le document. Les signataires appellent «expressément le gouvernement algérien» au «respect de ses engagements» internationaux sur les «droits des travailleurs migrants» et des réfugiés et à «mettre en place en urgence, un cadre légal national en respect des droits des travailleurs migrants et d'une loi d'asile à même de permettre l'accès au statut de réfugié, et de leur protection, à toutes formes d'abus ou d'exploitation». A noter qu'une moyenne de 90.000 migrants clandestins arrivent, chaque année, en Algérie, un flux considéré comme une «véritable préoccupation» par les autorités, avait indiqué récemment Hacene Kacimi, directeur chargé de la migration au ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire. Selon la même source, durant les cinq dernières années, le nombre de ces migrants a connu une «hausse considérable et inquiétante pour dépasser les 400.000 personnes», considérant ce phénomène comme «une véritable préoccupation pour les autorités, aussi bien sécuritaires que politiques». M. Kacimi avait fait observer que l'Algérie «n'est plus dans une situation de flux migratoire, mais de déplacements massifs de populations», tout en se demandant s'il existait un pays dans le monde» qui pourrait accepter un tel flux de clandestins sur son territoire».