Après des années de retard et de délais de livraison approximatifs, les travaux des six gares de péage que compte la wilaya de Bouira avancent enfin. Ainsi, les stations de péage d'Ahnif, d'El-Adjiba, de Bouira-Est, de Bouira-Ouest, de Djebahia et de Lakhdaria, devraient être achevées, selon les services de l'Agence des autoroutes (ADA), au plus tard au mois de décembre prochain. "Si tout va bien, nous allons terminer l'assemblage des structures métalliques et l'installation des équipements vers la fin du mois de novembre ou au plus tard début décembre prochain", nous a confié un responsable de l'ADA rencontré à la station d'Ahnif qui est en cours de réalisation. Le coup d'envoi "officiel" de la mise en place des ces stations, a été donné la semaine passée au niveau de l'échangeur autoroutier de Khemis El-Khechna. En effet, au total 54 gares de péage sont en passe d'être achevées tout le long de l'autoroute Est-Ouest. Elles affichent pratiquement un taux d'avancement de l'ordre de 80 à 85% selon les chiffres de l'ADA. L'aspect financier mérite également d'être évoqué, tant les investissements consentis afin de doter d'Algérie d'une autoroute moderne, incluant des stations de péage sophistiquées, sont importants, pour ne pas dire colossaux. Ainsi, en 2013 plusieurs contrats ont été signés avec des sociétés étrangères dans le but de fournir les équipements de cette autoroute, dont le volet péage. Pour la partie centre, les travaux concernent le terrassement et la viabilisation des gares de péage sur échangeurs, des gares de péage en pleine voie, des centres d'entretien et d'exploitation, des aires de repos et aires de service, ont été confiés au groupement Cosider TP, Cosider Construction, Indra (Espagne), Ericsson (Suède), pour un montant avoisinant les 46 milliards de dinars. Pour les mêmes travaux d'équipement, la partie est de l'autoroute, a été attribuée au groupement italo-algérien, composé de CMC (Italie, mandataire du groupement), Proger (Italie), Tecnositaf (Italie), Rotahem (Algérie), Imet (Italie), DucatiItalia (Italie), Cordiolic (Italie) pour près de 30 milliards de dinars. Enfin, le partie ouest a été confiée à un groupement algéro-hispano-portugais, pour un montant de 26 milliards de dinars. Une simple addition nous indique que plus de 100 milliards de dinars ont été consentis pour doter notre autoroute de gares de péage et autres équipements de pointe. Des stations de péage, c'est bien. Mais un réseau routier en bon état c'est mieux. Et c'est là que le bât blesse, notamment sur l'autoroute Est-Ouest traversant Bouira sur plus de 100 kilomètres. La chaussée, détériorée à certains endroits, est carrément dangereuse ailleurs. Payer une somme même modique pour emprunter ce tronçon, pour certains citoyens, c'est carrément de l'arnaque. À cette remarque, les services de l'ADA, ont un argument assez persuasif : "La somme payée par les automobilistes servira à l'entretien de cette autoroute. On n'invente rien. On ne fait qu'appliquer ce qui se fait de par le monde", rétorquent-ils. Quoi qu'il en soit et à en croire les affirmations du ministre des Transports et des Travaux publics, ce système de péage, devrait être opérationnel début 2019. RAMDANE BOURAHLA