Lancé sur les réseaux sociaux, le boycott du poulet a eu un effet immédiat sur son prix. Le prix du poulet a connu ces jours derniers une baisse remarquable passant de 500 DA le kg à une moyenne de 340 DA le kg dans les marchés de la capitale. Soit une régression de l'ordre de 30% du prix qui s'est opérée en, à peine, une semaine, qu'expliquent différemment les représentants des commerçants ou des consommateurs. Si le président de l'Association algérienne des commerçants et artisans (Anca), Hadj Tahar Boulanouar, estime que la baisse du prix de la viande blanche est due à la baisse de la demande en cette période estivale marquée notamment par la fin des vacances, les fêtes et les campings au niveau du littoral qui constituaient la plus grosse demande, pour le président de l'Organisation de la protection des consommateurs (Apoce), Mustapha Zebdi, elle n'est que le résultat de la campagne de boycott lancée le 6 août dernier par son association. "À la veille même du lancement de cette campagne, on a commencé à avoir des résultats spectaculaires. D'abord, le conseil interprofessionnel de la filière avicole a commencé à bouger et il s'est même réuni avec le ministre de l'Agriculture. Ensuite, il y a eu des déclarations et des vérités qui sont apparues de la part de responsables au sujet d'une forte spéculation, et que les spéculateurs prenaient une marge bénéficiaire de 140 DA au kg de poulet. On a également eu le soutien de quelques petits aviculteurs. Puis, au lendemain de l'annonce du boycott, le prix du poussin a baissé à 80 DA au lieu de 120 DA, soit 33%", a-t-il déclaré en substance. Après trois jours de boycott, la réduction du prix sur les marchés était perceptible, certes, mais elle s'est répercutée négativement sur les aviculteurs, a, toutefois, souligné Mustapha Zebdi. Ce dernier explique que "si le prix sur le marché a baissé de 60 à 70 DA, chez les aviculteurs, cette baisse a été de l'ordre de 100 DA, à telle enseigne qu'ils vendaient le produit à perte". C'est que, lors de la campagne de boycott, la production du poulet, qui se fait en 6 à 7 semaines, était à un coût élevé. Le poussin se vendait à 120 DA et le prix de l'aliment était également cher. Donc, le prix de revient de la volaille était élevé. Conséquences : la réduction n'était pas proportionnelle sur le marché, mais elle l'était beaucoup plus chez les producteurs que chez les commerçants et les spéculateurs. Au vu de ces incidences inattendues, la campagne de boycott a été arrêtée à la suite des sollicitations de dizaines de milliers d'aviculteurs, qui ont promis de prendre le relais, en boycottant le poussin et l'aliment. Ainsi, le 8 août, une campagne de boycott du poussin a pris le relais, et les résultats ne se sont pas fait attendre, puisque le poussin se vend à 30 DA, voire à 15 DA, sur les trottoirs. "Jusqu'à ce qu'il y ait un accord entre les petits aviculteurs et les commerçants de poussins et d'aliment de bétail, pour que les choses se déroulent dans un cadre transparent et qu'il y ait une stabilité des prix, les aviculteurs ont fait la promesse que dans 45 jours, il y aura des prix raisonnables, sinon, nous allons reprendre notre première démarche : le boycott de la volaille", a conclu M. Zebdi. A. R. [email protected]