Ces hausses, annoncées hier par le P-DG de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, atteindront au terme de cette période 16%. Elles sont destinées principalement à financer le programme d'investissement de l'entreprise. En réponse à une question de la presse, le P-DG de Sonelgaz, M. Boutarfa, n'a pas caché, hier, le fait qu'on s'achemine vers de fortes augmentations des prix de l'électricité en 2005-2006. “Il y aura de fortes hausses en 2005-2006. Elles toucheront principalement les industriels. La hausse en 2005 sera de 5%, celle de 2006 également de 5%. Puis les hausses des prix de l'électricité vont se situer après cette date entre 1 à 2% annuellement”, a répondu le P-DG de Sonelgaz. En clair, les ménages ne seront pas épargnés par ces hausses importantes. Ils seront touchés par ces augmentations de l'ordre de 10%. Mais du fait qu'ils sont de gros consommateurs, les factures des industriels seront à l'évidence bien plus salées. Le P-DG de Sonelgaz intervient, notons-le, après que le Chef du gouvernement a clairement indiqué à l'APN que les hausses des carburants, de l'électricité, du gaz et de l'eau se poursuivront. Mais un nouveau système est en train de se mettre en place, en application de la loi sur l'électricité. Les prix de l'électricité seront négociés entre Sonelgaz et la commission de régulation qui, à partir d'une méthodologie faisant l'objet d'un décret en voie de promulgation, fixe les tarifs du gaz et de l'électricité. Mais M. Boutarfa a tenu à relever que Sonelgaz récupère le coût de ses investissements (et de ses charges ; en clair, ces frais seront inclus dans le prix de l'électricité). Elle se réserve en plus une marge (bénéfice), qualifiée par M. Boutarfa de raisonnable. Notons que la commission de régulation est chargée de vérifier si les coûts affichés par les producteurs, actuellement par Sonelgaz, reflètent les coûts réels. “La commission de régulation nous cherche déjà des noises alors qu'elle n'a pas atteint son rythme de croisière. Soyez sûrs que la protection des consommateurs sera garantie avec cette commission”, a lancé le P-DG de Sonelgaz. Elle est chargée, rappelons-le, de veiller à ce que les prix de l'électricité et du gaz soient les plus bas pour les ménages. Dans le bilan de la compagnie nationale, il a été relevé que les prix de vente de l'électricité et du gaz par Sonelgaz sont les plus bas par rapport à la moyenne internationale. Pertes d'énergie et branchements illicites : les ménages paient la facture C'est au total 5 milliards de dinars, soit 500 milliards de centimes, le montant des pertes d'énergie, considéré comme élevé. C'est à cause de la relève qui a été mal assurée, a indiqué le patron de Sonelgaz. En marge de la conférence-bilan, il a confié que ces pertes d'énergie sont dues en grande partie à des réseaux non comptabilisés, autrement dit clandestins. Le ministre de l'énergie, invité de la conférence-bilan, a relevé que ce sont les usagers qui paient finalement les frais de ces surcoûts. M. Boutarfa a rappelé que les créances impayées représentent 25 milliards de dinars, soit 2 500 milliards de centimes. Les entreprises de l'eau ont été citées. Elles ne paient pas leurs factures d'électricité, a-t-on indiqué. Incertitudes sur le financement du programme d'investissement 2005-2009 Concernant le bilan de Sonelgaz, son chiffre d'affaires a atteint 88,25 milliards de dollars en 2004, contre 78,29 dollars en 2003. Son résultat brut est de 14,54 milliards de dinars en 2004 contre 22,89 milliards de dinars en 2003. Les créances exigibles représentent 3,5 mois du chiffre d'affaires. En dépit de l'amélioration des paramètres de sécurité, il est enregistré un taux de gravité élevé : 8 accidents mortels recensés et la persistance d'un nombre élevé d'accidents dus aux tiers et aux entreprises sous-traitantes. Sonelgaz a investi 82 milliards de dinars en 2004, soit plus de 1 milliard de dollars, dont plus de 50% assurés par l'autofinancement. Elle doit investir 550 milliards de dinars d'ici à 2009 pour accroître ses moyens de production et moderniser son réseau de transport et de distribution, en vue d'améliorer ses services à la clientèle, dans un contexte d'incertitude. Car les banques publiques n'ont pas les capacités pour financer ce programme. Elles ne peuvent pas aller au-delà d'un engagement de 30 milliards de dinars. N. Ryad