Les redevances coûtent à l'entreprise en intérêts bancaires quelque 1,5 milliard de DA/an. “Les investissements destinés à la production de l'énergie électrique atteindront quelque 3 000 milliards de DA à l'horizon 2019.” C'est du moins ce qu'a annoncé, hier, le P-DG du groupe Sonelgaz, Nourredine Bouterfa. Près de la moitié de ce montant, soit 1 200 milliards de DA, seront investis, explique-t-il, à l'horizon 2015-2016. Plus de 40 % de l'enveloppe globale iront vers la production et le reste sera réparti entre le transport et la distribution. Pour le premier responsable du holding Sonelgaz, l'accroissement de la production est l'objectif essentiel tracé par ses dirigeants. L'entreprise compte ainsi assurer la couverture des besoins croissants de la population en énergie. Abordant l'activité de l'exportation de l'électricité vers l'Espagne, M. Bouterfa qui est intervenu hier sur les ondes de la radio Chaîne III, a souligné que Sonelgaz envisage d'exporter mais à un prix compétitif, “en référence au prix du gaz”. Plus explicite, M. Bouterfa précisera : “L'entreprise ne veut pas exporter pour exporter mais pour gagner de l'argent.” À ce propos, il a affirmé que l'Algérie est connectée au Maroc qui représente également une opportunité potentielle de développer les exportations dans ce domaine. “Il y a probablement des opportunités avec le Maroc pour exporter une partie de notre production”, a-t-il déclaré. Le P-DG de Sonelgaz a confirmé l'existence d'un potentiel de 400 mégawatts au moins jusqu'à 2012. “Notre objectif est de trouver un bon accord économique sur la base d'un prix satisfaisant”, a-t-il insisté. Par ailleurs, Sonelgaz travaille actuellement à la promotion de l'énergie solaire en Algérie en développant la production des panneaux photovoltaïques destinés à la construction de petites centrales électriques et également grand public. “Nous travaillons pour favoriser le solaire en Algérie et nous anticipons en intégrant la production nationale dans la production des équipements solaires”, a ajouté M. Bouterfa. À propos de l'effacement de la dette de l'entreprise, qui s'élève à plus de 300 milliards de DA, le P-DG réitère sa position antérieure, à savoir que le dossier se trouve au niveau des services compétents. Dans un autre registre, le patron du groupe a soulevé le problème des retards de paiement des redevances qui coûtent à l'entreprise en intérêts bancaires quelque 1,5 milliard de DA/an, constituant une autre source de perte pour le groupe. Interrogé sur une éventuelle augmentation des tarifs de l'électricité, M. Bouterfa a avoué que cela dépend des pouvoirs publics. Toutefois, l'on se rappelle de la déclaration du P-DG lors de l'une de ses sorties médiatiques, confirmant ainsi l'inévitable et indispensable hausse des prix. “Tôt ou tard, il y aura une augmentation des tarifs de l'énergie”, a-t-il déclaré. Une hausse des tarifs de la consommation de l'électricité est désormais irréversible. Cette solution ne peut plus être écartée d'autant plus que l'entreprise nationale souffre d'un manque flagrant de financement pour pouvoir concrétiser ses investissements. Néanmoins, l'intervention de l'Etat, appelé à assurer une alimentation constante et régulière des citoyens en énergie, est plus qu'impérative. Il doit garantir à Sonelgaz les fonds nécessaires pour qu'elle puisse réaliser ses objectifs. L'autre solution à laquelle songent sérieusement les responsables concernés, est de combiner les deux options déjà citées, à savoir l'augmentation des tarifs et l'implication de l'Etat. La réticence des pouvoirs publics à prendre la décision idoine pour résoudre ce problème a contraint Sonelgaz, en revanche, à retarder les échéances de ses projets. “Des discussions entre les ministères de l'Energie et des Finances sont en cours à ce propos. Il faut qu'il y ait une solution à moyen terme, c'est-à-dire à l'horizon 2013-2014”, affirmera M. Bouterfa tout en rassurant que les besoins du pays seront satisfaits. Conformément à la loi 02-01 de février 2002, l'Etat est responsable du service public. Et à partir de cette responsabilité, il a le devoir d'assurer la disponibilité de l'énergie. Pour cela, il a mis Sonelgaz à contribution et lui a demandé d'assumer le programme d'investissement en lui garantissant le financement. Hormis les quelques perturbations dans la distribution, a-t-il souligné, il n'existe pas de problème de production. “Nous garantissons l'approvisionnement du marché en électricité”, a-t-il indiqué. Quant à l'autre contrainte liée au transport, Noureddine Bouterfa relèvera : “Qu'elle est en voie d'être réglée avec l'implication des collectivités locales pour solutionner le problème du foncier.” Au sujet des délestages, notamment durant la saison hivernale, le premier dirigeant du groupe est affirmatif : “Si l'hiver est rigoureux, on va enregistrer des perturbations surtout dans les villages isolés. Pour ceux-là, on ne peut rien faire. Nous essayerons d'intervenir avec les moyens dont nous disposons pour rétablirle courant dans les meilleurs délais.” Une chose est certaine, la consommation peut atteindre pendant cet hiver quelque 8 000 mégawatts (MW). Mieux, l'Algérie dispose d'une réserve supplémentaire de 1 500 à 2 000 MW. C'est dire que le problème ne concerne pas la production mais bel et bien la distribution.