Le premier responsable de cette entreprise affirme qu'il n'y aura pas de délestage au cours de l'été. L'augmentation des prix de l'électricité, aujourd'hui, n'est pas à l'ordre du jour. C'est ce qu'a annoncé hier le président-directeur général du groupe Sonelgaz, M. Bouterfa, invité de la rédaction une émission de la radio Chaîne III. “En 2008, nous n'aurons certainement pas d'augmentation des tarifs. Compte tenu que Sonelgaz restera équilibrée en 2009, probablement le gouvernement n'autorisera pas une augmentation des tarifs”, ajoute le P-DG de Sonelgaz. Pour autant, le dossier n'est pas totalement fermé. “Le sujet devrait être ouvert au courant de l'année 2009”, estime M. Bouterfa, pour qu'en 2010, Sonelgaz puisse “voir quelles sont les perspectives”. Le P-DG de Sonelgaz avance d'autres pistes, citant la restructuration de Sonelgaz par une augmentation du capital et une conversion de dette. “Il y a des mécanismes qui permettraient de ne pas aller vers les augmentations des tarifs. Ces mécanismes restent du ressort de l'Etat, qui, faut-il le rappeler, est l'unique propriétaire de Sonelgaz et de ses filiales”, souligne M. Bouterfa. Le président-directeur général du groupe Sonelgaz explique que la question n'était pas tant de savoir s'il y allait avoir une augmentation des tarifs, immédiatement ou pas. La question était de savoir comment Sonelgaz allait faire face au remboursement de sa dette à moyen terme. Sur la période 2012, les besoins financiers de Sonelgaz sont estimés à 1 400 milliards de dinars. “Sur les 1 400 milliards de dinars, Sonelgaz a directement à sa charge près de 800 milliards de dinars. En d'autres termes, 600 milliards de dinars doivent être récupérés par ailleurs. Une partie sera assumée par les clients qui participent en demandant des raccordements. Une partie concerne directement l'Etat qui, en finançant les programmes publics, notamment l'électrification rurale et la distribution publique du gaz, à hauteur de 75%. Sur le reste, Sonelgaz devra s'endetter, soit par des emprunts obligataires, une opération sera lancée au mois de juin pour lever 25 milliards de dinars, soit par des emprunts bancaires”, précise le P-DG de Sonelgaz. Concernant les crédits bancaires, M. Bouterfa souligne que l'Etat a mis un dispositif, entre les banques et le Trésor, qui permet à Sonelgaz d'emprunter dans des conditions très favorables pour faire face aux investissements. En tout état de cause, le premier responsable de Sonelgaz, affirme n'avoir aucune crainte en matière d'investissement au moins jusqu'à 2012. “Il n'y a pas un état d'alarme. Sonelgaz a une capacité d'autofinancement qui avoisine, en 2007, environ 19%” affirme-t-il. Sur 1 400 milliards de dinars, Sonelgaz devrait apporter 20% par un autofinancement. L'Etat va concourir à hauteur de 25% pour soutenir les projets qu'il développe, pour le reste, 55%, Sonelgaz ira vers des emprunts. Le P-DG de Sonelgaz précise que pour la plupart des investissements programmés, les financements sont déjà engagés. “Je n'ai pas d'inquiétude pour 2012, il faut parler de l'après 2013”, souligne M. Bouterfa qui annonce que d'ici 2013, Sonelgaz aura 5 600 Mw à mettre en service dont 3 200 Mw en 2009. “À partir de 2009, vous allez voir une pluie de centrales qui seront injectées sur le réseau national”, indique-t-il. Interrogé sur le risque délestage en été, le P-DG de Sonelgaz répond que l'entreprise “a fait ce qu'il faut” pour l'éviter. “Nous avons pris des dispositions. Cette année, nous avons investi beaucoup dans la compensation. Globalement, nous avons doublé la capacité de compensation du réseau national pour cet été 2008”, précise M. Bouterfa qui espère “sauf incident majeur” un été relativement bon. “Nous avons fait le nécessaire pour que 2008, soit le dernier été que nous allons passer sous une contrainte, sous risque. Nous sortons définitivement, à partir de 2009, de ce problème de l'été”, insiste-t-il. Meziane Rabhi