Dans un message lu en son nom par le ministre des Moudjahidine à l'occasion de la célébration du double anniversaire du 20 Août, le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, a reconnu que l'économie nationale est gangrenée par la drogue et la corruption. Pour lutter contre ces deux fléaux, le chef de l'Etat exhorte le peuple à se constituer en "un front populaire solide", afin de faire face "à tous les fléaux et, en premier lieu, à la corruption et à la drogue qui rongent notre économie et notre société". Dans son message, Abdelaziz Bouteflika a également évoqué les crises dans les pays voisins et qui sont, selon lui, "porteuses de dangers du terrorisme abject et des réseaux du crime organisé, deux fléaux désormais transfrontaliers". "Face à ces défis et à ces dangers, je vous exhorte, enfants de notre chère patrie, à suivre les pas de nos glorieux moudjahidine et valeureux chouhada, à vous mobiliser pour la poursuite de l'édification et la mutualisation de toutes les potentialités de notre pays et à renforcer l'édifice d'un front populaire solide, afin de garantir la stabilité de l'Algérie et sa résistance face à toutes les manœuvres internes et menaces externes", est-il écrit dans le message, rappelant que "nous avons renoué avec la stabilité, la sécurité et la sérénité au prix de lourds sacrifices durant la tragédie nationale, d'où le devoir de préserver ces acquis qui sont le socle essentiel et indispensable au parachèvement de notre projet socioéconomique". Le front populaire solide qui devait être la cheville ouvrière pour contrer les fléaux et les menaces extérieures, le chef de l'Etat lui donne également un rôle politique qui consiste à "contrecarrer toutes les manœuvres politiciennes et tentatives de déstabilisation de nos rangs par des interprétations erronées ou en opposition aux préceptes de notre religion". Concernant la célébration du 20 Août 1955 et le Congrès de la Soummam un an après, le chef de l'Etat a souligné que "l'Intifadha de notre vaillant peuple dans le Nord constantinois, qui par les sacrifices qu'il a consentis, a confirmé que la Révolution du 1er Novembre 1954 était véritablement la révolution de tout un peuple, un peuple résolu à libérer sa terre, un peuple dont l'Armée de libération nationale a été le solide bouclier pour briser les chaînes du colonialisme". Pour le Congrès de la Soummam, il a été mentionné dans le message que "durant la lutte armée et à un moment crucial de la glorieuse Révolution de Novembre, le Commandement de l'Armée de libération nationale a décidé de la tenue du Congrès de la Soummam le 20 Août 1956. Un congrès qui a réuni l'élite des dirigeants de notre révolution armée qui ont arrêté une charte traçant la route de notre révolution jusqu'à la victoire et mis en place une solide organisation de notre lutte armée et une structure politique permanente, venue en appui au bouclier politique de la glorieuse Révolution de Novembre, j'entends le Front de libération nationale", ajoutant qu'en effet, "l'organisation militaire adoptée par le Congrès de la Soummam a permis de donner un souffle nouveau et fort à l'Armée de libération nationale qui a ainsi renforcé sa présence sur le terrain et resserré l'étau autour de l'armée coloniale". Mohamed Mouloudj