Rencontré à la galerie d'art Mohammed-Racim, où il appréciait l'exposition d'un "Regard d'été", Nabil Aït Saïd dresse, pour nos lecteurs, la naissance du réseau algérien des ciné-clubs et l'inauguration aujourd'hui de l'événement "Afak Fine-Week" à la salle Atlas de Bab-El-Oued. Liberté : De retour de Béjaïa, il en ressort quelle impression de votre participation à la première rencontre nationale des ciné-clubs qui s'est tenue en marge de la 16e édition des Rencontres cinématographiques de Béjaïa (RCB) qu'a organisée l'association Project'heurts au titre de l'exercice 2018 ? C'est le prélude à une ère nouvelle qui présage d'un mouvement culturel qui s'est conclu lors de la première rencontre algérienne de ciné-clubs qui s'est tenue au théâtre Abderrahmane-Bouguermouh de Béjaïa. C'est dire la symbolique d'un lieu emblématique, où s'est scellé l'avant-projet d'une charte inhérente à la renaissance de l'activité des ciné-clubs. Donc, s'il est trop tôt pour évaluer la faisabilité de la chose, en revanche, il y a l'optimisme, certes tempéré, d'admettre qu'il y a un panel d'animateurs de ciné-clubs locaux qui s'est mutualisé autour du schéma organisationnel que prône les RCB. Pour se faire, l'ensemble des présentateurs de ciné-clubs de Mascara, Annaba, Béjaïa, Tlemcen, Sétif, Alger, Bordj Bou-Arréridj se sont fédérés autour de l'expérience de notre consœur de la Fédération tunisienne des ciné-clubs (FTCC) créée en 1949 par le scénariste Tahar Cheriaa (1927-2010). Donc, c'est riche de l'échange d'un tour de table fructueux en matière d'opinions qui va aboutir sur la création de la Fédération algérienne de ciné-clubs qui aura lieu à Mascara, eu égard à son statut de "doyen" des ciné-clubs d'Algérie. D'où qu'il est permis de maturer l'idée, qu'il y aura dorénavant cet échange inter-ciné-clubs qui capitalisera nos filmothèques et fertilisera la qualité de nos programmes. Autrefois, le ciné-club était l'espace idéal où le cycle de films choisis était projeté lors d'une matinée récréative et hors des trois séances traditionnelles de projections, que nos salles de cinéma n'assurent plus malheureusement. Qu'en est-il de nos jours, où le ciné-club travaille plutôt à réconcilier le public avec la fréquentation de nos salles de cinéma laissées en déliquescence ? Pour ce qu'est du "Cinuvers", le staff d'animateurs a réussi le challenge de faire, à chaque séance, salle comble, et ce, durant tous les vendredis du cinéma à la filmothèque Mohamed-Zinet de l'Office du Riadh El-Feth. Et depuis, le "Cinuvers" a gagné en maturité et en expansion vers d'autres activités annexes, à l'instar des après-midis littéraires et les expositions d'art graphique et pictural. Aujourd'hui l'événement "Afak Fine-Week" va illuminer l'écran de la salle Atlas de Bab-El-Oued. Voulez-vous nous en dire plus. En plus qu'il soit le bailleur de films arabes, la fondation «Afak» (The Arab Fund for Art and Culture), subventionne aussi la tenue annuelle d'un festival dans une capitale arabe. S'agissant de l'escale d'Alger, c'est au staff des RCB à qui l'on doit l'étape d'Afak à l'ancien Majestic de Bab-El-Oued durant les 8, 9 et 10 septembre prochain. Mieux, nous avons le libre choix d'une dizaine de films triés dans le genre de comédie rieuse, la romance à l'eau de rose ainsi que les mélodrames et la thématique de la guerre qui seront diffusés en synergie avec l'Office national de la culture et de l'information (ONCI). Soit un éventail à thème varié qui soit fidèle à l'élan de l'échange et de partage de Cinuvers et des RCB. Entretien réalisé par : Louhal Nourreddine