RESUME : Nawel a parlé des intentions de son beau-père à son mari. Ce dernier promet de discuter avec lui. Elle se sent mieux. La journée se passe tranquillement. En rentrant du travail, elle trouve la maison propre et sa belle-famille joyeuse. Tous se taisent à son entrée… Nawel sourit et lance un bonsoir à sa belle-famille. Sa belle-mère Farida ne répond pas. Le regard qu'elle lance à ses enfants porte un message clair : ne pas répondre. Cependant, sa mère Taklit la surprend. Elle répond à son salut. Nawel connaît son prénom de la bouche de son mari. Elle espère pouvoir s'entendre avec elle. Elle ne semble pas être d'accord avec sa fille. Elle attend que Nawel sort de sa chambre où elle s'était changée après s'être rafraîchie le visage. Elle la suit à la cuisine et la regarde se préparer une tasse de café. - Il ne faut pas faire attention à ma fille, lui dit-elle. Elle aboie plus qu'elle ne mord. - Je regrette que les choses se passent comme ça. Si elle tient un peu à son fils, elle devrait savoir que ces petites misères le touchent aussi, lui confie Nawel. Elle met de l'ombre à son bonheur. Elle devrait le savoir. - Laisse-leur le temps de s'habituer à toi, lui conseille la grand-mère. Après, ils ne te verront plus comme la petite-fille d'un ennemi de la famille. - Cela risque de prendre des années, soupire Nawel. - Mais on ne va pas rester indéfiniment ici. Nawel ne le lui dit pas, mais elle l'espère de tout cœur. Elle ne voudrait pas avoir à attendre dix ans pour avoir la paix dans son foyer. Après avoir discuté avec elle, comme pour lui prouver qu'elle est prête à faire un effort pour s'entendre avec eux, elle prépare à dîner pour toute la famille. La grand-mère ne l'a pas quittée un seul instant, même quand sa fille Farida lui a jeté un regard meurtrier après s'être servi un verre d'eau. Ce n'est qu'un prétexte pour lui montrer son mécontentement. Elle sort de la cuisine en pestant contre elle. - J'espère qu'elle ne va pas monter aâmi Boualem contre moi, murmure-t-elle. - Quoi qu'elle puisse lui dire, il doit se rappeler les propos que lui a tenus Hamid tout à l'heure, lui confie Taklit. Et puis, quoi qu'il puisse te dire, ne répond pas. Le conseil prouve à Nawel qu'elle pourra compter sur elle pour être médiateur en cas de problèmes avec ses beaux-parents. Une fois le dîner prêt, elle éprouve le besoin d'aller s'étendre un peu. Elle a un peu mal au dos. Chose surprenante, elle n'en a pas eu depuis que sa belle-famille était entrée dans sa vie. Elle s'étend et ferme les yeux. Rassurée, elle se permet ce moment de repos. Elle trouve que Hamid a tardé. Quand le téléphone sonne, elle se lève pour répondre. Le temps d'une seconde, elle a oublié qu'elle n'est plus seule. Elle trouve sa belle-mère au téléphone. Elle ne peut pas lui enlever le combiné des mains. - Donnez-le moi ! Qui est-ce ? demande-t-elle. - Une femme. Pourquoi me pose-t-elle toutes ces questions ? Pour qui se prend-elle ? s'emporte Farida, en raccrochant. Cette peste devait être votre mère. Nawel a envie de lui dire que c'est elle la peste, mais ce serait entrer dans son jeu. Hamid et son père n'allaient pas tarder à rentrer. Elle reste près du téléphone. Si c'était sa mère, elle allait certainement rappeler. Elle regrette de ne pas avoir pensé à l'appeler pour la mettre au courant du changement que connaît sa vie depuis deux jours. Elle sait que sa mère, sa famille n'allaient pas sauter de joie. Ils vont s'inquiéter. Et qui sait comment ils vont prendre la chose ? Lorsque le téléphone sonne, Nawel décroche la première. Elle a envie de pleurer en reconnaissant la voix inquiète de sa mère. Car elle ne pourra rien lui dire. Sa belle-mère se tient près d'elle. (À suivre) A. K. [email protected]