RESUME : Inquiète des appels de sa famille, elle et Boualem vont au village. Son grand-père est souffrant. Il lui parlera de ce qu'il attend d'elle. Encore une fois, il lui reproche son mariage. Nabila ne comprend pas pourquoi il est sûr que tout finira mal entre elle et Boualem... La jeune femme est trop inquiète pour rentrer chez elle ou chez ses beaux-parents. Elle décide de passer la nuit auprès de sa famille. Elle invite son mari à se rendre chez ses parents. La tension qui règne autour d'eux est presque palpable. Boualem est soulagé de ne pas avoir à rester. lI ne l'aurait pas supporté. Toutefois, il lui dit : - Mais tu pourrais venir ! Demain, tu... - Non, je ne peux pas, l'interromp-t-elle. Je vais rester avec mon grand-père. ll n'est pas bien. Je t'appelle demain, promet-elle. Bonne nuit ! Ce sera la première fois qu'ils ne passeront pas la nuit ensemble. Boualem en est plus que déçu, il est aussi furieux. Il sait que hadj Tahar en profitera pour la monter contre lui. Durant toute la nuit, il rumine de sombres pensées. Il est vrai que Nabila et son grand-père auront l'occasion de discuter de choses et d'autres comme avant. Le vieil homme en profite pour en savoir un peu plus sur leur vie. - Vous avez beaucoup d'amis ? - Non, juste deux couples qu'on voit de temps à autre, lui dit-elle. J'ai sympathisé avec son ami Mouloud, un bijoutier. C'est quelqu'un de bien, ajoute-t-elle. Je suis sûre et certaine que tu l'apprécierais. - On pourrait donner un dîner, je pourrais faire sa connaissance, propose-t-il. Il est marié ? - Oui, sa femme est toute douce et gentille. - Elle ne travaille pas ? - Non. - Et toi, dans tes commerces, ça marche bien ? l'interroge-t-il. lI y a une bonne entrée d'argent, j'espère ? Nabila sourit, heureuse qu'il lui en parle. Si son état ne s'était pas amélioré, il n'aurait pas abordé le sujet. Elle le met au courant de la situation financière de la boutique et du salon de coiffure. - Je ne te cache pas que les deux comptes en banque ont plusieurs zéros, lui dit-elle. De quoi faire tourner la tête... Depuis qu'on a mis en vente au salon les produits de beauté et autres articles, le chiffre d'affaires a triplé. Quant à la boutique, je l'ai agrandie en achetant celles d'à côté. Dans la plus grande, les futures mariées peuvent trouver tout ce dont elles rêvent pour être belles. Dans l'autre, les clients peuvent habiller leurs enfants. Comme on dit, ça marche très bien. - Tant mieux, murmure son grand-père, très fier d'elle. Prends grand soin de ton argent. En parIant argent, elle lui donne l'occasion, cette fois, de l'interroger sur son mari. - Est ce qu'il s'intéresse à l'argent ? Est-ce qu'il est au courant de ce que tu gagnes ? - Non, il a son salaire et il le dépense raisonnablement, répond-elle. J'ai l'habitude de tout faire seule et il n'est jamais venu à la banque. Non, il n'est pas au courant, il ignore tout des entrées d'argent. - Il est malin, dit le grand-père. Il sait que tu as l'habitude du luxe. Donc, il te laisse avoir besoin des choses et à toi de les acheter. Il a tout ce dont il peut rêver, une belle femme, un appartement, une voiture, et le plus important, un compte à plusieurs zéros, comme tu le dis si bien ! Garde les yeux ouverts, même la nuit. Je ne le sens pas, ce garçon s'est marié avec toi pour l'argent.Nabila trouve que son grand-père exagère et même si elle sait et connaît depuis le début ses sentiments, elle manque de s'emporter. Elle ne supporte plus qu'il lui parIe de son mari comme d'un homme calculateur. Elle et Boualem se sont fréquentés durant des années et depuis qu'ils sont mariés, il ne s'est jamais intéressé à son compte en banque, jamais posé de questions qui puissent éveiller sa méfiance. Non, son grand-père se trompe et elle souffre d'impuissance. Elle voudrait qu'il le voie comme elle le voit et qu'il reconnaisse enfin ses qualités humaines. Car, malgré tout, il en possède. Jusqu'à preuve du contraire... (À suivre) A. K.