Négligée par ses habitants et surtout par ceux qui ont à charge de l'entretenir, cette cité s'enlaidit chaque jour un peu plus. La commune de Sidi Amar, l'une des plus importantes agglomérations de Annaba, implantée dans la daïra d'El-Hadjar, née de la masse ouvrière du complexe sidérurgique d'El-Hadjar, et dont la gestion a, tout le temps, brillé par un manque d'organisation flagrant, est la ville la plus abjecte en matière d'insalubrité dans la wilaya. Malgré les efforts des pourvoir publics, le laisser-aller et le laisser-faire et surtout l'incivisme sont à l'origine d'une situation catastrophiques, dont les conséquences négatives se sont répercutées sur tous les domaines. Se caractérisant par quatre spécificités : urbaine, semi-urbaine, semi-rurale et rurale, la commune de Sidi Amar, où la pollution industrielle du complexe Arcelor-Mittal a eu raison, dans un passé récent, de la santé de beaucoup de personnes, est désormais synonyme, pour la population annabie, de misère noire, de maux sociaux, de prostitution et surtout d'insalubrité. À l'image de sa voisine et limitrophe commune d'El-Bouni, les bidonvilles, qui font d'ailleurs aujourd'hui la réputation de Sidi Amar, poussent chaque semaine comme des champignons. Par exemple, du côté de la cité El-Karia, il n'est nullement question des normes de construction. Les extensions sauvages des maisons et magasins sont désormais monnaie courante et se font au grand jour. En plus des centaines de baraques recensées et des multiples décharges sauvages, des étables en dur, au niveau des préfabriqués, ont été construites au vu et au su des services techniques de l'APC. Dans ces conditions, les mouches et les moustiques font forcément partie intégrante du décor. Au centre-ville, aux alentours directs du siège de l'APC, des égouts à ciel ouvert sont signalés depuis des semaines déjà. Alors au lieudit Terminus, ce sont les décharges sauvages qui caractérisent les lieux. Négligée par ses habitants et surtout par ceux qui ont à charge de l'entretenir et de veiller sur elle, cette cité s'enlaidit chaque jour un peu plus. Un peu partout à travers les quartiers de Sidi Amar, on est vite attiré par le linge de couleur terne, en permanence suspendu aux fenêtres et aux balcons des immeubles. Mieux, certains locataires transgressent manifestement toutes les règles édictées en matière d'hygiène et de sécurité. D'ailleurs, la stagnation souvent des eaux usées dans quelques endroits risque de générer de graves répercussions sur la santé publique. Pour sa part, le bidonville El-Ârayess (les mariées), qui a vu le jour à la limite de la cité Bouzâaroura (commune d'El-Bouni), qui grandit au fil des jours en l'absence de réaction des pouvoirs publics, offre des scènes d'une autre ère. Ici c'est réellement la misère noire. La situation est des plus lamentables dans ce ghetto où vivent plusieurs centaines de pauvres familles pratiquement livrées à elles-mêmes. Des riverains de Sidi Amar signalent que les immeubles construits dans les années 70 et qui n'ont jamais été restaurés sont dans un état de délabrement outrageant. Escaliers crasseux, murs fissurés, eaux dégoulinantes, chaussées et trottoirs accidentés où l'on note à longueur d'année des travaux urgents et exécutés à la hâte ; la circulation, aussi bien pour les automobilistes que pour les piétons, est très difficiles. La Coquette, une destination touristique par excellence, ne méritait pas de telles cités… B. Badis