La pétition de l'alliance Adala-Bina-Nahda est signée par seulement 12 députés. Fait inédit. Le bureau de l'APN devra statuer sur la recevabilité non pas d'une, mais de deux demandes d'institution d'une commission d'enquête parlementaire — initiatives d'entités parlementaires distinctes — sur les causes de l'épidémie de choléra et le retard mis par les pouvoirs publics à réagir et prendre les mesures nécessaires de prise en charge et de prévention. Une pétition à cet effet a été déposée, dimanche dernier, sur le bureau de l'Assemblée nationale, apprend-on auprès du groupe parlementaire de l'alliance Adala-Bina-Nahda. Une deuxième requête identique formulée, cette fois-ci, par le FFS, à l'ouverture, le 3 septembre dernier, de la session législative 2018-2019, est toujours en circulation parmi les groupes parlementaires, apprend-on du député du Parti des travailleurs, Ramdane-Youssef Tazibt, qui assure que le PT adhérera à cette initiative. Ces deux formations politiques ont dénoncé à plusieurs reprises la gestion qualifiée de "catastrophique" de ce dossier et la contradiction entre les déclarations de divers responsables des ministère de la Santé, de l'Environnement et de l'Agriculture. Si la liste des pétitionnaires dans le cadre de l'initiative du FFS n'est pas encore clôturée, celle de Adala-Bina-Nahda a été créditée, elle, de la signature de seulement 12 députés, dont 11 élus sur les listes MSP. "Les déclarations contradictoires de ceux qui ont en charge le dossier ont concouru à compliquer la situation et à exacerber la panique. La non-déclaration par l'hôpital de Boufarik du premier cas constaté et le renvoi du malade vers le CHU Frantz-Fanon puis son décès, ainsi que l'établissement d'un faux rapport adressé au service neurologique de Blida et la confusion et le flou qui entourent cette affaire nous incitent à donner l'alerte. Pour toutes ces raisons, nous formulons la demande de constitution d'une commission d'enquête parlementaire dans le but de faire parvenir la bonne information au citoyen", peut-on lire dans le document transmis avant-hier au bureau de l'APN. Anticipant sur un éventuel refus du bureau de l'APN d'avaliser la constitution de cette commission d'enquête, sous prétexte que la commission permanente de la santé et des affaires sociales a déjà entrepris un travail de constat dans certains hôpitaux, Lakhdar Benkhelaf, chef du groupe parlementaire Adala-Bina-Nahda, estime que la consistance, la finalité et la destination des rapports des deux commissions ne sont pas les mêmes. "La commission santé transmet son rapport uniquement au président de l'Assemblée, tandis que la commission d'enquête parlementaire le fait parvenir aussi au président de la République, au Premier ministre et l'expose en plénière", explique ce parlementaire. Nissa H.