L'économie de la bande de Gaza, minée par le blocus imposé depuis plus de dix ans par l'occupant israélien contre cette enclave palestinienne, a encore été affaiblie, la plaçant dans une situation "critique", a indiqué la Banque mondiale (BM) dans un rapport. Le nouveau rapport de la BM, un document de 38 pages, sera présenté demain à New York au comité de liaison ad hoc (AHLC) coordonnant le soutien des donateurs internationaux aux Palestiniens. Le même jour, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le chef du gouvernement de l'occupation israélienne Benjamin Netanyahu doivent s'adresser séparément à l'Assemblée générale de l'ONU. Minée par le blocus imposé depuis plus de dix ans par l'occupant israélien à Gaza, l'économie gazaouie a encore été affaiblie récemment par une "combinaison de facteurs" contribuant tous à une baisse des liquidités, selon le rapport. Parmi ces facteurs, la BM mentionne notamment la décision de l'administration du président américain Donald Trump de supprimer 50 à 60 millions d'aide annuelle à l'enclave. L'administration Trump a coupé en 2018 plus de 500 millions de dollars d'aide aux Palestiniens, et cessé de soutenir financièrement l'Agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). "La détérioration économique à Gaza et en Cisjordanie ne peut plus être compensée par l'aide étrangère, en déclin constant, ni par le secteur privé qui reste limité en raison des restrictions de mouvements, et des restrictions sur l'accès aux matériaux de base et sur le commerce", dit la BM. La bande de Gaza a accusé au premier trimestre une croissance négative de -6%, qui semble s'être encore détériorée depuis, selon la même source. Une tendance aux conséquences alarmantes, selon le rapport qui souligne qu'un Ghazaoui sur deux vit sous le seuil de pauvreté et que le chômage affecte 53% de la population, 70% chez les jeunes. "La situation économique et sociale à Gaza décline depuis une décennie, mais s'est détériorée de façon exponentielle ces derniers mois et a atteint un point critique", estime Marina Wes, directrice de la BM pour la Cisjordanie occupée et Ghaza. Le 20 septembre, l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Nickolay Mladenov, a estimé devant le Conseil de sécurité que Gaza pouvait "exploser d'une minute à l'autre". Enclavée entre les territoires occupés par Israël, l'Egypte et la Méditerranée, la bande de Gaza est soumise au blocus israélien depuis une décennie. R. I./Agences