La wilaya de Tizi Ouzou arrive en tête avec 6 429 morsures enregistrées et traitées. La Journée mondiale de la lutte contre la rage a été célébrée à Souk-Ahras, hier, sous le thème "Transmettez le message, sauvez une vie, éduquez, vaccinez, éliminez". Cette rencontre a permis de faire connaître à la nombreuse assistance les effets de la rage chez l'homme et l'animal, les mesures de prévention qui existent et les moyens d'éliminer la rage en axant la lutte sur les réservoirs animaux, d'une part, et sur une bonne prise en charge médicale, d'autre part. Le Pr Samia Hammadi a fait une brève intervention dans laquelle elle a mis en exergue les objectifs de la célébration d'une telle journée. Elle a, en outre, parlé des progrès réalisés par l'Algérie dans ce domaine. L'objectif assigné par le ministère de la Santé et de la Population est d'atteindre l'objectif zéro décès par rage humaine d'ici à 2030. Le docteur A. Boughoufalah, responsable de l'unité de surveillance des maladies transmissibles de l'Institut national de la santé publique, a, quant à elle, présenté une communication sur la situation épidémiologique de la rage humaine dans le monde et en Algérie. Détaillant son propos, elle a affirmé que plus de 59 000 personnes meurent de la rage chaque année dans le monde et que 95% des décès sont concentrés en Asie et en Afrique avec respectivement 56% et 44% des cas. Comme elle annoncera que les enfants sont la catégorie la plus touchée (40% chez les moins de 15 ans) et que chaque année, on estime à près de 17 millions de personnes celles qui reçoivent un traitement post-exposition au risque rabique. Le vecteur principal de transmission de la rage chez l'homme reste le chien. "En Algérie, la rage est un problème de santé publique, elle a toujours fait partie de la liste des maladies à déclaration obligatoire", a encore affirmé le Dr Boughoufalah. Et d'indiquer qu'en 2017, on a enregistré 116 403 personnes mordues par un animal, alors que le nombre de décès par rage animale était de 20 cas. Selon le Dr Boughoufalah, aucune wilaya n'est épargnée par cette maladie, et la wilaya de Tizi Ouzou arrive en tête avec 6 429 morsures enregistrées et traitées, alors que le coût de la prise en charge est de 314 656 300 DA. Faisant part d'une étude comparative qu'elle a faite avec la Thaïlande, elle indiquera que ce pays s'est fixé comme objectif d'éliminer totalement cette maladie d'ici à 2020. "Ce pays a fait un énorme progrès dans l'élimination de cas de décès par rage. En 1998, on comptait en Thaïlande plus de 300 décès. Une chute spectaculaire a, cependant, été constatée dans ce pays où l'on ne dénombre guère plus que 4 cas depuis 2012", s'est félicitée cette éminente spécialiste. FARROUKI HOCINE