Les concessionnaires, dont les contrats de la majorité d'entre eux expirent le 31 décembre prochain, refusent de quitter les lieux sans négociation. Après trois jours de sit-in, les gérants des commerces se trouvant à l'intérieur du Parc zoologique, de loisirs et d'attractions (PZLA) de Ben Aknoun ont décrété, hier, une grève illimitée pour dénoncer leur expulsion par les nouveaux propriétaires des lieux. Les concessionnaires (plus d'une centaine et la plupart sont les gérants de restaurants, fast-foods et cafétérias), dont les contrats de la majorité d'entre eux expirent le 31 décembre prochain, refusent de quitter le PZLA "sans négociation avec les nouveaux responsables". Une décision prise "jusqu'à la satisfaction de nos revendications", a précisé, à Liberté, le porte-parole des protestataires, Arezki Hadri, également président du bureau de wilaya de l'Union générale des commerçant et artisans algériens (UGCAA). "La plupart d'entre nous sont ici depuis plus de 30 ans, et voilà que du jour au lendemain, on vient nous informer qu'on doit sortir sans indemnités, sans rien ! C'est inacceptable", affirme Arezki Hadri. Il a tenu à rappeler que "depuis le transfert du parc, il y a plusieurs mois, du ministère de l'Agriculture à la Société d'investissement en hôtellerie (SIH), nous avons essayé à plusieurs reprises de trouver des solutions, mais ils n'ont rien voulu comprendre". Le syndicaliste a précisé que les concessionnaires sont prêts à payer le loyer, "même s'il y a augmentation du prix", et "à payer rubis sur l'ongle les arriérés", mais, insistent-ils, "on ne va pas quitter le parc". Il ne ferme pas, toutefois, toutes les portes. "Il est, néanmoins, possible qu'on sorte, mais qu'ils nous trouvent des solutions. Les compensations, on les exige, car il ne faut pas oublier qu'il s'agit de plus de 100 concessionnaires, et chacun a au moins deux salariés, c'est dire que ça concerne le gagne-pain de 300 à 500 familles, et on veut les chasser dehors comme ça !" Selon Arezki Hadri, la SIH n'a proposé à ce jour que "la signature d'un avenant" au contrat de concession "dans lequel elle est prête à ajouter une année de plus, et nous aurons ainsi le droit de rester jusqu'au 31 décembre 2019". Une "solution" refusée par les protestataires. "C'est loin de nous satisfaire. Nous demandons le renouvellement des contrats de concession de trois ans comme ça se faisait auparavant." Trois autres revendications, comme l'a rappelé Arezki Hadri, sont brandies par les concessionnaires pour arrêter leur mouvement de grève. "Nous exigeons de l'administration de démentir les informations colportées par les médias sur la fermeture du parc alors qu'il est toujours ouvert. C'est une grande perte pour nous puisque les clients ne viennent plus, sans oublier que nous demandons l'arrêt des poursuites judiciaires contre les grévistes, et enfin, notre appel à ouvrir les portes du dialogue pour trouver une solution", a affirmé le syndicaliste. Le représentant de l'UGCCA affirme que les nouveaux propriétaires "n'ont pas daigné venir nous parler ou s'expliquer avec nous, c'est pourquoi, nous n'avons pas d'autre choix que de continuer notre grève, et ainsi, les commerces du parc resteront fermés". Cette montée au créneau des concessionnaires risque de ralentir encore plus le "grand projet" annoncé en grande pompe, en avril dernier, par Hamid Melzi, directeur de la SIH. Salim KOUDIL