«Nous refusons ce contrat et ne le signerons pas. Nous demandons l'ouverture d'un dialogue pour tenter de résoudre ce litige», a déclaré Mustapha Boudjemlal, secrétaire général de la Fédération nationale des exploitants libres des stations-service. Intervenant lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège national de l'UGCAA, à Alger, l'orateur menace d'aller vers un débrayage à l'échelle nationale. «En attendant l'arbitrage du premier magistrat du pays, auquel nous avons adressé une lettre expliquant nos problèmes, nous avons mis en place un moratoire de 30 jours suivi d'un préavis de grève de 15 jours», a-t-il affirmé. Mais les événements risquent de se précipiter. Selon Mohamed Bourezg, responsable de la même fédération, les 400 stations-service activant actuellement dans le pays vont fermer avant la fin du mois de janvier 2007. Ceci, dans le cas où, a-t-il expliqué, Naftal met à exécution ses menaces d'arrêter les approvisionnements le 31 décembre en cours. «Naftal a fixé une date butoir aux exploitants pour procéder à la signature du contrat. L'échéance arrivera à terme à la fin du mois en cours. Si cette entreprise nous coupe les vivres après cette date, nous allons immédiatement déposer notre préavis de grève. Nous n'allons pas attendre le 17 janvier pour le faire», a-t-il prévenu. Pour lui, le contrat proposé, et qui date de 2002, est plus contraignant que celui de 1982. «C'est un contrat à sens unique qui a été élaboré unilatéralement par Naftal. Il ne porte que sur les obligations et les devoirs des gérants privés des stations-service», a-t-il précisé. En dépit du fait qu'il est indéterminé, ce contrat est qualifié par les contestataires de «coupe-gorge», d'autant qu'il ne préserve pas leurs droits. Certains de ses articles, tels que le 28, a-t-on fait savoir, porte sur la résiliation du contrat dans le cas du décès ou d'une maladie grave du gérant d'une station. Ce qui est inacceptable pour les propriétaires, pour qui ce métier se transmet de père en fils. «Ce n'est pas normal. Les stations-service constituent la seule source de revenu pour nos familles», a tenu à souligner Mustapha Boudjemlal. Les protestataires, selon leurs représentants, demandent la concession de la gestion des stations et la signature de contrats pour une période de 10 ans renouvelable. «Le contrat actuel n'assure pas l'avenir des gérants», a-t-il enchaîné. En sus des pressions exercées, selon le porte-parole de la fédération, par Naftal pour contraindre les gérants à parapher ledit contrat, les protestataires se plaignent également de «l'augmentation vertigineuse, illégale et abusive de la redevance de gestion extorquée aux exploitants sans contrepartie». Plus de 70% de la marge bénéficiaire des exploitants fixée à 1DA/litre, selon lui, reviennent actuellement à Naftal. Le différend est loin de connaître son épilogue. En tout cas, la fédération lance un appel aux responsables du ministère de l'Energie et des Mines pour intervenir afin de mettre un terme à ce problème. «Alors que les colons reviennent à leurs anciennes propriétés, comme c'est le cas à Bab El Oued, nous, on nous menace d'expropriation», s'est indigné Mustapha Boudjemlal.