Il faut bien se rendre à l'évidence que l'entraîneur français Franck Dumas y est pour quelque chose dans ce come-back incroyable de la JSK vers le haut de la haute hiérarchie du football algérien. Si la JS Kabylie réussit en ce début de saison un parcours impressionnant, comme le confirme ce tableau de bord exceptionnel de huit matchs sans la moindre défaite et surtout cinq victoires retentissantes dont deux en déplacement et trois matchs nuls, il faut certainement remonter quelques années en arrière pour retrouver un tel rythme de croisière chez le prestigieux club du Djurdjura. Et si les supporters kabyles sont actuellement sur un nuage alors que les observateurs les plus avertis ne cessent d'encenser les joueurs kabyles pour cette véritable résurrection, il faut bien se rendre à l'évidence que l'entraîneur français Franck Dumas est certainement pour quelque chose dans ce come-back incroyable de la JSK vers le haut de la haute hiérarchie du football algérien, ce piédestal que les Canaris ont quitté, la mort dans l'âme, depuis toute une décennie pour effectuer, en fait, une longue traversée du désert qui a même mis en péril tout l'avenir de ce club cher aux Imazighen. Armé d'une grande expérience du football de haut niveau, en France mais aussi en Angleterre où il a évolué à Caen, Monaco, Marseille, Lens et Newcastle, lui qui a été sacré champion de France en 1997 en tant que défenseur central avec l'AS Monaco aux côtés des champions du monde 98 Fabien Barthez, Emmanuel Petit et Thierry Henry sans oublier le Brésilien Sonny Anderson, Franck Dumas s'est aussi forgé une solide expérience en matière de coaching puisqu'il a entraîné le Stade Malherbe de Caen de 2005 à 2012, le club de son enfance, ainsi que l'AC Arles-Avignon en France en 2013, puis le Maghreb de Fès au Maroc en 2014 et tout récemment l'équipe nationale de Guinée équatoriale. Son secret réside dans le travail sans relâche, la discipline dans toute sa rigueur, la joie de jouer et surtout la confiance sans cesse renouvelée aux jeunes joueurs. "Dès son arrivée au club, j'avais tout de suite compris que c'était l'entraîneur qu'il fallait pour un grand club comme la JSK", avoue le président de la JSK, Chérif Mellal, avec lequel le courant est passé très vite. "Dès le départ, il nous a rassurés sur la qualité de l'effectif en se contentant des dix-neuf joueurs qu'il avait sous sa coupe et de son intérêt croissant pour les jeunes "espoirs" du club", dira encore le président Mellal. "En football, il y a deux choses sur lesquelles il ne faut jamais badiner : le travail et la discipline", n'a cessé de répéter le coach français depuis qu'il a pris les rênes du club kabyle, lui qui n'a pas hésité à faire confiance à ses deux adjoints Mourad Karouf et Slimane Raho tout en renforçant, de fort belle manière, son staff technique avec l'apport de deux autres techniciens français de haut niveau, soit un préparateur physique et un entraîneur des gardiens de but. "En venant à Tizi Ouzou, je savais qu'un grand chantier m'attendait, car la JSK, comme tous les grands clubs qui sont à la recherche de leur passé historique, un peu comme l'O Marseille, l'AS Saint-Etienne ou le Stade de Reims, avait besoin d'un vaste plan de reconstruction qui peut s'étaler sur plusieurs années et qui ne peut être réalisé que progressivement, sans pression et surtout sans brûler les étapes", nous confiait, l'autre jour en aparté le coach kabyle qui, en dépit d'un début de saison tonitruant, ne veut guère verser dans l'autosatisfaction ni dans un optimisme béat. "Nous avons effectué une bonne préparation estivale en Allemagne puis à Tizi, et si nous enchaînons actuellement de bons résultats, c'est tant mieux, mais qu'on nous laisse le plaisir de les savourer sans trop mettre de pression sur les épaules de ces joueurs qui sont encore jeunes et qui doivent encore progresser avec beaucoup de labeur et de sacrifices. Et de grâce, qu'on ne vienne pas nous parler de titre pour cette année car, au risque de le répéter à chaque fois, la JSK jouera encore pour assurer aisément son maintien, ce qui ne sera que du bonheur pour un club et surtout des milliers de supporters merveilleux qui auront vécu un véritable calvaire ces dernières années, non ?", dira encore le coach de la JSK. Sacré Dumas !