Le représentant du gouvernement a usé de logomachie pour détourner le sujet et essayer de convaincre qu'aucun "dépassement n'a été signalé dans les ZET". Les faits sont pourtant têtus sur ce scandale qui a fait couler beaucoup d'encre. Le détournement de la Zone d'extension touristique et du foncier destiné exclusivement à l'activité touristique dans la wilaya de Tamanrasset ne semble aucunement préoccuper le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Abdelkader Benmessaoud. Interrogé en marge de la visite qu'il a effectuée, jeudi dans la capitale de l'Ahaggar, le représentant du gouvernement a usé de logomachie pour détourner le sujet et essayer de convaincre qu'aucun "dépassement n'a été signalé dans les ZET" de cette wilaya du Grand-Sud. Pour le ministre, les décrets régissant ces zones obéissent à une logique archaïque puisque tout le territoire de cette wilaya s'étendant sur plus de 557 000 km² reste favorable à tout type d'investissement touristique. "Il faut dépasser cette logique de ZET. Le wali peut prendre une décision et faire un plan d'aménagement touristique. Il est libre de faire l'investissement là où il veut. Pour moi, tout le Tassili du Hoggar est une Zone d'extension touristique qui peut recevoir des projets d'investissement de différents calibres et de différentes qualités", a-t-il laissé entendre, en tenant à préciser que la ZETde Tamanrasset est en phase d'accueillir une dizaine de projets d'investissement avalisés par le chef de l'exécutif qui, à en croire le ministre, a toute latitude de maintenir ou pas les ZET relevant de son territoire de compétence, car il a bénéficié de la décentralisation de la totalité des décisions relatives au département de Tourisme et de l'Artisanat. Le ministre a ainsi insisté sur l'intensification des efforts destinés à la promotion du tourisme domestique. Visiblement déçu par le nombre de visiteurs enregistrés la saison dernière (250 touristes), Abdelkader Benmessaoud a, lors de son passage à la délégation régionale de l'Onat, mis en exergue la nécessité de revoir la stratégie mise en place afin de développer effectivement les activités touristiques dans le Sud et d'attirer le plus grand nombre de touristes nationaux vers cette destination qui laisse l'imaginaire de l'individu construire toutes sortes d'images fantasmagoriques. Il a, par la même occasion, appelé le délégué de l'Onat à travailler avec professionnalisme pour redresser la barre en se mettant au diapason des nouvelles exigences touristiques. Comme il a promis de doter l'Office en moyens humains et matériels pour pouvoir rivaliser avec les concurrents ou disparaître. Mettant à profit sa tournée dans la région, Abdelkader Benmessaoud s'est enquis de l'avancement du projet de modernisation et de réaménagement de l'hôtel Tahat, totalisant 108 chambres. Il a également procédé à l'inauguration de l'hôtel "la résidence El-Khoudja" sur la route Bamoune, au centre-ville de Tamanrasset. Selon les explications fournies à la délégation ministérielle, cette structure d'accueil qui concrétise l'architecture type d'un chef-œuvre saharien, est d'une capacité d'accueil de 11 chambres. Elle devra faire l'objet d'une opération d'extension de 11 nouvelles chambres, et exploitera des énergies propres. Le camping "Akar-Akar" situé dans le village d'Outoul, à 20 km de Tamanrasset, a également été au menu de cette visite. Satisfait du travail réalisé par le gestionnaire de cette structure créée par le pionnier du tourisme saharien, le défunt Mokhtar Zounga, l'enfant de l'Ahaggar a pris sur place la décision de la reclassifier en résidence touristique pour qu'elle bénéficie d'une vaste opération de réaménagement et de réhabilitation en dur suivant les exigences d'une véritable industrie touristique. Chargé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le ministre a, au terme de sa visite, présidé la cérémonie de remise de titres d'attribution de 350 logements ruraux à la maison de la culture Dassine. RABAH KARECHE