Le ministre de l'Energie a laissé entendre qu'il y aurait dans cette première mouture une fiscalité spécifique pour le gaz de schiste ou les ressources non conventionnelles et une fiscalité propre pour l'offshore. Le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, a annoncé hier lors d'un point de presse animé à l'issue de la clôture du sommet "Algeria Future Energy" organisé à Alger, que la nouvelle loi sur les hydrocarbures ou la mouture définitive sera prête fin juillet 2019 lors d'un point de presse. Annoncée dans un premier temps pour la fin de l'année en cours, la loi sur les hydrocarbures ne sera finalement prête qu'après l'élection présidentielle d'avril 2019. Le premier responsable du secteur avait à maintes reprises fixé la finalisation du texte de loi vers la fin de l'année 2018. "L'essentiel est d'élaborer une bonne loi qui soit attractive pour les investisseurs étrangers", a laissé entendre le ministre, comme pour justifier cet ajournement. La loi en question s'inscrit, a-t-il ajouté, dans le cadre de l'amélioration du climat des affaires. Un report qui pourrait repousser le lancement d'un nouvel appel d'offres en matière d'exploration à destination des partenaires étrangers vers fin 2019, voire début 2020. Le ministre de l'Energie a également laissé entendre qu'il y aurait dans cette première mouture une fiscalité spécifique pour le gaz de schiste ou les ressources non conventionnelles et une fiscalité propre pour l'offshore. Il a ajouté que ce texte n'exclut pas le contrat de partage production (PSC). Dans certains cas, il est prévu, dans d'autres cas non. À une question sur le gaz de schiste, il a rappelé que son exploitation est prévue dans quatre à cinq ans. Il a toutefois ajouté qu'aucune activité de production de gaz de schiste ne serait autorisée par les pouvoirs publics si les travaux sont effectués avec des impacts sur l'environnement et les populations. Sur ce point, dans son allocution de clôture, le ministre a abondé dans le même sens : "Des ambitions sont toujours affichées en matière de gaz de schiste. Comme déjà annoncé, l'Algérie se positionne à la troisième place dans le monde en termes de potentiel. L'exploitation de cette ressource va nécessiter la mobilisation des moyens technologiques les plus avancés dans le domaine afin de garantir une exploitation optimisée et sans impact sur l'environnement et les populations." Il n'y a pas lieu, selon lui, de s'inquiéter, la technologie avance, et dans quatre à cinq ans, il y aura une évolution dans les technologies utilisées dans l'exploitation du gaz de schiste. À noter qu'à l'issue de la seconde journée du sommet, Noureddine Aït Lahoussine, l'ancien ministre de l'Energie et consultant pétrolier international, a présenté les conclusions de la rencontre. Citons quelques idées forces : le gouvernement entend encourager la diversification énergétique du pays (vers les énergies renouvelables) tout en mettant le cap sur la valorisation des ressources conventionnelles et non conventionnelles, la recherche de nouveau débouchés, l'augmentation de la capacité d'exportation de gaz, l'amélioration de l'environnement global. Les compagnies internationales présentes voient dans la stratégie Sonatrach 2030 des opportunités pour accompagner la compagnie nationale dans son processus de transformation. Il s'agira également de développer de nouvelles technologies, un enjeu principal qui a, d'ailleurs, été mis en relief dans trois des six sessions de la rencontre. Le gaz naturel occupera une place importante dans la consommation mondiale d'énergie, le consensus étant qu'il s'agit d'une solution idéale pour lutter contre le réchauffement climatique, de produire de l'électricité en associant gaz et solaire. Il est aussi question du secteur pétrochimique qui doit poursuivre son développement pour couvrir l'essentiel de la demande pétrolière mondiale (à long terme) ; la transition énergétique à travers le développement des énergies renouvelables offre de meilleures perspectives que les énergies fossiles (à long terme). À la fin du sommet, le ministre de l'Energie a annoncé que la périodicité de ce sommet des leaders mondiaux de l'industrie des hydrocarbures à Alger sera annuelle. K. Remouche