Les deux dernières années du mandat de Donald Trump risquent d'être très compliquées si les républicains perdent la majorité au Congrès, d'où son omniprésence durant la campagne électorale, marquée aussi par une intense activité de Barack Obama. Même s'il affichait sa confiance quant à l'issue des résultats de ces élections mi-mandat d'aujourd'hui, le président Donald Trump n'a ménagé aucun effort pour soutenir les candidats républicains, alors que les démocrates espèrent prendre leur première revanche politique. Donald Trump a assumé la tête de la campagne républicaine, s'érigeant comme le garant de la bonne santé économique des Etats-Unis et comme le rempart contre l'immigration clandestine et les "caravanes" de migrants d'Amérique centrale qui traversent actuellement le Mexique vers la frontière américaine. Après de nombreuses élections partielles et locales depuis 2016, aujourd'hui sera le premier verdict rendu par l'ensemble des Américains sur la présidence de Donald Trump. Les 435 sièges de la Chambre des représentants seront renouvelés pour 2 ans, et 35 des 100 sièges du Sénat le seront pour 6 ans; Chambre et Sénat sont actuellement à majorité républicaine. 36 des 50 gouverneurs (chefs exécutifs des Etats) seront aussi élus. Les démocrates ont fait campagne sur la défense du système de santé réformé sous Barack Obama, mais parient aussi sur le rejet de Donald Trump, qu'ils sont nombreux à qualifier ouvertement de menteur et de catalyseur des violences racistes et antisémites qui ont endeuillé le pays. Ils comptent sur les voix d'électeurs de zones périurbaines et de républicains modérés regrettant leur vote de 2016. Sans leader naturel depuis la défaite d'Hillary Clinton, c'est Barack Obama qui fut le plus recherché par les candidats démocrates engagés dans les campagnes les plus difficiles. "Ces républicains mentent de façon flagrante, répétée, audacieuse, éhontée. Ils inventent n'importe quoi", a lancé l'ancien Président, dimanche, dans l'Indiana. "Il faut des conséquences quand les gens ne disent pas la vérité", a-t-il poursuivi. Historiquement, le parti au pouvoir ressort rarement vainqueur des élections de mi-mandat, à l'exception récente de George W. Bush en 2002, après les attentats du 11-Septembre. Barack Obama et Bill Clinton ont vu leurs adversaires conquérir la Chambre après seulement 2 ans de mandat. La course est très différente entre les deux chambres du Congrès. À la Chambre des représentants, où les démocrates doivent ravir 23 sièges, les sondages nationaux donnent l'avantage aux démocrates : 50% des intentions de vote contre 43%, selon une enquête publiée, dimanche, par le Washington Post. Le dernier sondage CBS prévoit comme scénario le plus probable une courte majorité démocrate. Mais impossible de prédire l'issue du vote dans la soixantaine de circonscriptions réellement disputées. Au Sénat, les républicains prédisent à haute voix qu'ils renforceront leur majorité. La carte est à leur avantage : le renouvellement par tiers concerne cette année des Etats majoritairement conservateurs. Les Etats-Unis pourraient donc se retrouver, le 3 janvier 2019, avec un 116e Congrès divisé. Ce qui suffirait à mettre des bâtons dans les roues au 45e président des Etats-Unis, dont le programme législatif serait bloqué pour les 22 mois précédant l'élection présidentielle de novembre 2020. Merzak T./Agences