Le problème des primes prélevées sur le bénéfice que la Cnas estime imposable a été également à l'ordre du jour lors de la rencontre d'hier. Le syndicat des ports monte de nouveau au créneau pour manifester le mécontentement de ses adhérents face à la privatisation. Réunis hier, l'ensemble des représentants syndicaux des dix ports d'Algérie ont réitéré leur opposition face à ce processus. “Nous n'arrivons pas à expliquer l'objectif de vouloir, coûte que coûte, privatiser une entreprise qui marche”, s'est prononcé hier M. Adjabi, coordinateur national des syndicats des ports en s'interrogeant sur les véritables motivations des pouvoirs publics. “Nous ne sommes qu'un maillon de la chaîne chargé du chargement et du déchargement. Nous n'avons aucune responsabilité si le traitement d'un conteneur coûte dans les 1 000 dollars”, ont-ils lancé allusion aux déclarations d'Ahmed Ouyahia, Chef du gouvernement, qui a en effet donné cet exemple lorsqu'il a abordé le problème de management au niveau de la gestion des ports. Ce qui n'exclut pas l'ouverture de la gestion des ports à des opérateurs étrangers à travers des partenariats. “Nous refusons catégoriquement que des étrangers viennent gérer nos ports. C'est un scandale lorsqu'on sait que nous possédons toutes les compétences nécessaires”, ont-ils déclaré avant d'aborder un volet qui concerne, cette fois-ci, des problèmes d'ordre organique. Sur ce point précis, M. Abbès, SG du syndicat des dockers d'Alger, a affirmé que “si certains ne reconnaissent pas la légitimité du syndicat d'entreprise du port d'Alger, ils n'ont qu'à venir consulter les PV qui ont sanctionné les assemblées électives” avant d'évoquer le malaise qui secoue, selon lui, les instances de base de l'UGTA. Le coordinateur national des syndicats des ports a, quant à lui, réitéré une revendication de toujours, à savoir une structure autonome (fédération ou syndicat national) et ce, à l'approche d'une échéance importante. Autrement dit, il existe une véritable crainte que le renouvellement des instances de la fédération des transports ne se fasse au détriment des travailleurs du port. Car si les délégués sont choisis de manière unilatérale par le département de l'organique sans consultation, la délégation risque d'être non représentative et même non reconnue par la coordination des syndicat des ports. Il est dit en filigrane que la course pour le 11e congrès de l'UGTA est bel et bien entamée. Les représentants de l'ensemble des ports ont débattu aussi de la soumission du bénéfice à la cotisation sociale. “Les bénéfices sont liés à la qualité de salarié et non à celle d'actionnaire et, en conséquence, cette part dans le bénéfice est une récompense au travail fourni en qualité de salarié sous forme de prime et non pour le résultat financier”, a expliqué M. Adjabi qui, tout comme les autres syndicalistes, ne comprend pas que ce revenu soit imposable. Le port de Mostaganem est le seul pour le moment à connaître l'application à partir de l'exercice 2004 avec effet rétroactif, ce qui constitue pas moins de 3 à 4 milliards de centimes à payer. Le représentant du syndicat du port de Djendjen (Jijel) a, lui aussi, posé le problème de la dette qui pèse de tout son poids, handicapant l'activité portuaire de cette infrastructure qui ne pourrait connaître un essor qu'avec l'achèvement des travaux du quai ouest qui représente à lui seul 75% des capacités de l'établissement. Une impasse que connaît aussi le port de Ténès pour lequel M. Bouzar, SG du syndicat, a évoqué le problème d'infrastructures pour manque de moyens de réalisation du quai sud. Le port a réalisé, selon lui, un bénéfice appréciable mais dont 33% sont absorbés pour le payement du code ISPS. Nabila Saïdoun