Les dockers rejettent en bloc les opérations de partenariat, d'ouverture du capital et de privatisation. Rencontré hier, Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de la Centrale syndicale (UGTA), a fait part aux responsables de la Coordination nationale des Syndicats des ports de son soutien inconditionnel quant à la décision de tenir une demi-journée de protestation prévue pour dimanche prochain. C'est du moins ce que nous a affirmé, hier, M. Abbas, secrétaire général du Syndicat portuaire d'Alger qui est revenu sur les raisons du malaise qui secoue la famille des 15 000 dockers que comptent les 10 ports d'Algérie. “Nous ne tolérerons jamais que des décisions aussi vitales soient prises à notre insu”, commence par expliquer notre interlocuteur faisant allusion aux résolutions prises par le Conseil de participation de l'Etat (CPE) notifiées aux présidents directeurs généraux des entreprises portuaires, relatives aux opérations de partenariat, à l'ouverture du capital et privatisation et ce, en date du 6 septembre de l'année en cours. En réaction donc au contenu de ce document, les dockers se sont réunis les 12 et 13 octobre au port de Mostaganem pour débattre de ce problème entre autres préoccupations, telles que la dette d'investissement du port de Djen-Djen, le dossier de la Cnas, etc. Une rencontre qui a justement débouché sur la décision d'organiser une demi-journée de grève. “La situation des ports algériens n'est pas critique, bien au contraire, elle se porte parfaitement bien si ce n'est un manque de matériel et d'effectifs. Hormis cela, nous avons un savoir-faire incomparable et un rendement indéniable”, nous a déclaré M. Abbas en s'interrogeant sur les véritables raisons qui poussent les hautes instances à vouloir privatiser un secteur qui marche au lieu de s'occuper de ceux où plus rien ne fonctionne. “Il n'y a pas si longtemps, nous avons eu une longue discussion avec le ministre des Transports qui s'est déclaré contre la privatisation des ports et nous a assuré que son département fera en sorte de nous aider”, dira le responsable du Syndicat du port d'Alger. “Additivement à nos démarches et aux promesses faites par les pouvoirs publics (ministère des Transports et Sogeports) lors des différentes rencontres en ce qui concerne l'effacement de la dette d'investissement du port de Djen-Djen, contractée par l'Etat et rétrocédée à l'entreprise, la Coordination nationale des ports constate avec regret qu'aucune suite n'a été réservée à nos doléances à ce jour pour le règlement de cette situation qui n'a que trop duré et qui affecte davantage l'équilibre financier de cette entreprise. Par ailleurs, la Coordination nationale suggère qu'“une solution doit être trouvée pour résoudre ce problème définitivement”, lit-on dans le communiqué qui a suivi la réunion de Mostaganem qui a abordé aussi la question du contrat NMI (code ISPS). À ce propos, la Coordination nationale recommande aux pouvoirs publics de prendre en charge le règlement financier de ce contrat, et ce, compte tenu des difficultés financières des entreprises portuaires de Djen-Djen, Mostaganem, Ghazaouet et Ténès pour lesquelles, d'ailleurs, des promesses ont été faites par la Sogeports et le ministère des Transports. Les syndicalistes revendiquent aussi le règlement du dossier Cnas (EPM et EPS) et dénoncent le litige existant entre la Cnas et les ports de Mostaganem et Skikda concernant les cotisations de l'intéressement des travailleurs et exigent à ce que cela soit résolu dans les plus brefs délais. “L'idée de toucher par cette procédure à l'exercice 2004 pour l'ensemble des ports est inacceptable”, avertit la Coordination nationale fermement décidée à durcir le ton et à passer à des actions radicales en cas de non-satisfaction de ses doléances. Après le ramadhan, les syndicalistes se donnent rendez-vous pour une réunion d'évaluation de la demi-journée de protestation et des suites à donner à leur mouvement de protestation. N S