Photo : S. Zoheir Par Amirouche Yazid La journée d'étude intitulée : «La pharmacie d'officine, une mission d'utilité publique», organisée par le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine a été une opportunité pour ses membres de poser à nouveau les problèmes inhérents à leur activité. Une activité qui cache manifestement beaucoup de défaillances de non-dits. M. Abed Fayçal, président du SNAPO, a tenu à remettre en cause la marge bénéficiaire, qui ne cesse, dira-t-il, de dégringoler. Désabusé par la longue attente, les pharmaciens ont exprimé leur regret du fait que les pouvoirs publics n'aient rien entrepris pour neutraliser les acteurs qui perturbent le bon fonctionnement de l'activité.«Aucune mesure n'a été prise, bien que toutes les parties ont été saisies, y compris la présidence de la République», soutient le porte-parole du syndicat avant 'ouverture des travaux de la journée d'étude organisée à l'hôtel El Aurassi. Le même orateur annoncera une autre anomalie : une moyenne de 20% est imposée à l'achat alors que la marge bénéficiaire est définie sur la base de 17%. Et le problème date de 10 ans. La mise au point du syndicat ne sera pas vaine, dans la mesure où une réponse a été apportée par le représentant de la Caisse nationale d'assurances sociales. Ce dernier a annoncé en effet qu'un projet de convention sera finalisé très prochainement. Objectif : introduire des dispositifs à même de répondre aux revendications légitimes des pharmaciens. Le projet en question est au stade de l'élaboration au niveau de la Caisse nationale d'assurances sociales. Elaborée en collaboration avec le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine, la nouvelle réglementation répond aux revendications légitimes des pharmaciens. C'est ce qu'a indiqué le représentant de la CNAS, M. Bourekaib, qui a noté les points contenus dans la nouvelle réglementation qui prévoit, expliquera-t-il, une nouvelle révision des critères de rémunération des pharmaciens. Le même intervenant a annoncé une série de mesures. Il s'agit, en premier lieu, du chapitre lié à la refonte du système du contentieux. Le second point stipule la réduction du délai de paiement, qui passe de 30 à 15 jours pour les pharmacies conventionnées. Le troisième point régule la révision des mécanismes de rupture du contrat. L'échéance de finalisation de projet de convention est fixée pour la fin du premier trimestre 2009. Concernant le tiers payant, dont 2 millions d'Algériens en sont bénéficiaires à l'heure actuelle, M. Bourekaib a souligné que l'opération sera élargie à l'horizon 2011-2012. M. Abed a fait savoir à l'assistance que le secteur devra faire face à une pratique qui nuit à l'activité. Il s'agit de la location de diplômes. Il a indiqué, à ce sujet, que 60 officines exercent avec un diplôme loué. Il a évoqué également un autre problème lié à l'incinération des déchets. La tenue de cette journée scientifique s'inscrit dans la logique de «réunir les adhérents du syndicat et les autres confrères et surtout de les mettre au plus près de l'information médicale et technique grâce à la présence des laboratoires exposants». Il faudra noter que le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine, qui compte 40 bureaux de wilaya, a été fondé en 1996. Il a été agréé par le ministère du Travail trois ans plus tard.