Lundi dernier, un numéro d'une émission qui s'intéresse à la musique RAP a été dédié au propriétaire de la radio sous le slogan "Libérez Abdelkrim Zeghilèche". Moins de 48 heures plus tard, un mandat de perquisition à la même radio est délivré par le procureur de la République près le tribunal de Constantine. Alors que le procès en diffamation intenté par un activiste du mouvement associatif à l'encontre du coordinateur de Mouwatana à Constantine est prévu pour le 13 de ce mois, le siège de la radio web gérée par ce dernier a fait l'objet hier d'une perquisition des services de sécurité. Une perquisition qui s'est soldée par la saisie de tout le matériel de cette radio web lancée en 2015 par Abdelkrim Zeghilèche. Ce dernier a été arrêté, pour rappel, le 31 octobre dernier, à son domicile par des policiers en vue d'une présentation devant le procureur de la République près le tribunal de Constantine, sis à Ziadia, lequel avait ordonné sa comparution immédiate devant le tribunal correctionnel. Abdelkrim Zeghilèche, qui n'était pas alors assisté d'un avocat, avait requis le report de sa comparution, ce qui lui avait été accordé, mais la décision a été assortie d'une mise sous mandat de dépôt. Lundi dernier, une émission qui s'est intéressée au RAP a été dédiée au propriétaire de la radio sous le slogan "Libérez Abdelkrim Zeghilèche". Moins de 48 heures plus tard, un mandat de perquisition à la même radio a été délivré par le procureur de la République près le tribunal de Constantine. Tout le matériel de la radio dont, notamment, les microordinateurs ont été saisis. À ce titre, il y a lieu de signaler que la radio web, que gérait Abdelkrim Zeghilèche, dispose également d'une page Facebook assez critique à l'endroit du pouvoir et, notamment, des autorités locales, dans des émissions animées régulièrement par son propriétaire et autres invités. D'ailleurs, l'accusateur pour la diffamation présumée pour laquelle il est poursuivi, à savoir Mohamed Latafi, a été l'un des invités aux émissions de cette radio avant de devenir, lui-même, un animateur. Pour son procès fixé à mardi prochain, Abdelkrim Zeghilèche est concerné par les chefs d'inculpation d'outrage à fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions, diffamation et atteinte à la vie privée d'autrui. Il a été arrêté une première fois le 8 septembre dernier lors du rassemblement empêché du mouvement Mouwatana à Constantine, et une seconde fois le 6 octobre lors d'un sit-in qu'il a initié au nom de la coordination de Mouwatana à Constantine pour dire non au 5e mandat pour le président Bouteflika. Kamel Ghimouze