Les monarchies arabes du Golfe se chargent d'établir les contacts directs avec l'Etat hébreu à travers des visites officielles de haut responsables israéliens dans leurs pays. Plusieurs médias israéliens ont annoncé qu'une invitation officielle a été adressée par l'Emirat du Bahreïn au ministre de l'Economie de l'Etat hébreu, Elie Cohen, à se rendre à un sommet économique international, qui se tiendra prochainement à Manama. Il est convié à la conférence "Start-up Nations Ministerial" qui se tiendra dans ce pays à initiative de la Banque mondiale et du Global Entrepreneurship Network. Jeudi encore, c'est le ministre israélien, Yisrael Katz, qui tweetait d'Oman à propos de la réception chaleureuse, qui lui a été organisée pour présenter un plan d'une ligne de chemin de fer devant relier Haïfa aux lignes existants dans les pays arabes du Golfe. Il s'agit de pas supplémentaires vers la normalisation israélo-arabe, que se chargent apparemment de mener les monarchies arabes. Après Oman, dont le souverain Sultan Kabous a reçu officiellement le 26 octobre dernier à Mascate le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, ce fut au tour des Emirats arabes unis d'accueillir la ministre israélienne des Sports à l'occasion d'une compétition internationale de judo, c'est le Bahreïn qui invite un autre ministre de l'Etat hébreu à Manama. Cet émirat ne compterait pas s'arrêter à ce stade, puisque des médias israéliens, citant des sources arabes dans les pays du Golfe, c'est Benyamin Netanyahu himself, qui pourrait se rendre à Bahreïn dans les prochaines jours. Il faut dire que les contacts entre Israël et les monarchies du Golfe ne sont pas nouveaux et remontent à loin. L'on rappellera à ce titre qu'en 1994, le Premier ministre israélien de l'époque Yitzhak Rabin s'était rendu à Oman et que les deux pays avaient signé en 1996 un accord sur l'ouverture de bureaux de représentation commerciale. Ces bureaux ont été fermés en octobre 2000 par Oman après le début de la Seconde Intifada des Palestiniens. Ceci étant, de concert avec les Etats-Unis, le gouvernement Benjamin Netanyahu promeut l'idée d'une convergence d'intérêts entre Israël et les pays arabes, dont l'objectif est une reconfiguration diplomatique régionale. En cette conjoncture favorable à Israël avec l'avènement de Donald Trump à la Maison-Blanche et son soutien inconditionnel à son occupation des Territoires palestiniens, le rapprochement qu'opèrent les monarchies du Golfe avec l'Etat hébreu risque d'être fatal à la cause palestinienne. Le soutien arabe n'est plus de mise et les responsables israéliens en profitent massivement pour diviser davantage des rangs qui n'ont jamais été unanimes dans leurs positions. Cela a commencé avec les accords de paix conclus par l'Egypte et la Jordanie avec Israël durant les années soixante-dix, et continue maintenant avec ce rapprochement de Mascate, Dubaï et Manama. Merzak Tigrine